Après plusieurs années de retrait, la Russie vient de marquer son retour en puissance en Afrique à travers un sommet axé notamment sur l’économie. Avec la participation de la majorité des présidents et de chefs de gouvernements africains, le président Russe, Vladimir Poutine a annoncé ses ambitions africaines. Si ce retour intervient en retard, après le positionnement de plusieurs grandes puissances au niveau du continent, il peut toujours permettre à l’Afrique de varier ses partenaires économiques.
Après les pays européens, la Chine et les pays du Golfe, c’est autour de la Russie de s’intéresser au potentiel de l’Afrique. Avec le sommet Russie-Afrique, Moscou a démontré le grand intérêt qu’elle porte au continent. Se déroulant à Sotchi, ce sommet avait principalement pour objectif de permettre aux politiciens, aux hommes d’affaires et aux citoyens ordinaires de mieux se connaître.
Le forum a mis d’ailleurs l’accent sur la coopération économique, mais son ordre du jour ne s’est pas limité à cette dernière. L’énergie, la science, l’éducation, le transport, les investissements et le génie civil, toutes ces questions ont été examinées par les participants au sommet.
Ouvrant les travaux de ce forum mercredi dernier, le président Russe, Vladimir Poutine, accompagné du co-président du forum, le président égyptien Abdelfattah Al-Sissi, a mis en avant l’importance du volet sécuritaire. Dans ce sens le chef de l’État a rappelé l’expérience de son pays dans la lutte contre le terrorisme. Parlant des Chefs des États Africains, Poutine a souligné qu’ils comprennent qu’il faut savoir protéger leur indépendance et leur souveraineté. « Cela constitue un encouragement supplémentaire pour la coopération avec la Russie, qui a une expérience riche en matière de lutte contre le terrorisme », a expliqué Vladimir Poutine avant le sommet.
La prévention des menaces extrémistes est une motivation forte -mais pas du tout unique- des contacts entre les structures de force russes et africaines. La migration clandestine, la contrebande et le trafic de stupéfiants constituent des secteurs problématiques en Afrique, où l’expérience de Moscou est toujours en demande. « Les traditions de notre coopération militaire et technique ont des racines profondes. Elle s’est formée encore dès les premières étapes de l’établissement des États africains et a joué son rôle dans la lutte des peuples du continent pour leur indépendance », estime le Président russe.
Une déclaration finale pour un partenariat « équitable et multiforme »
Les 54 pays africains membres de l’ONU et participant au sommet de Sotchi se sont mis d’accord sur les principes clés qui vont guider le partenariat bilatéral autour de mécanismes de suivi et d’axes de coopération possibles entre la Russie et l’Afrique. La déclaration finale souligne, en outre, la ferme détermination de la Russie et des pays africains à contribuer à la paix et à la sécurité internationales, à la construction d’un système de relations internationales plus juste et plus équitable, basé sur les principes du respect de la souveraineté, de l’intégrité territoriale et de la non-ingérence dans les affaires intérieures des États.
La Russie soutient, dans le cadre de ce document, les buts tracés par les États africains dans leur programme social et économique « Agenda 2063 » adopté en janvier 2015 et ceux de l’Agenda 2030 pour le développement durable, approuvé en septembre 2015 par l’Assemblée générale des Nations Unies, tout en notant la proximité des approches quant à de nombreuses questions de l’agenda mondial et régional. La déclaration finale prévoit, également, la création de mécanismes de dialogue entre la Russie et l’Afrique dans les domaines de la coopération politique, sécuritaire, économique, commerciale, judiciaire, scientifique, technique, humanitaire et informatique, outre un mécanisme de coopération environnementale.