Le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed ben Salman, en compagnie du président américain Donald Trump.

Les secrets de la mort du journaliste saoudien Jamal Khashoggi se dévoilent au compte-gouttes. Aujourd’hui, toutes les thèses convergent vers une seule vérité : Jamal Khashoggi est mort depuis le 2 octobre 2018 dans l’enceinte du consulat d’Arabie Saoudite à Istanbul. Les divergences ne portent plus que sur : comment est-il mort ? Qui l’aurait tué ? Pourquoi et sur ordre de qui ? Qu’est devenu son corps après sa mort ?

Des questions embarrassantes qui risquent d’être élucidées à partir de demain mardi 23 octobre, si le Président turc Recep Tayyip Erdogan tient promesse. En effet, la partie turque a promis de dévoiler demain devant le Parlement turc, comment et par qui Jamal a été tué le 2 octobre dernier au Consulat d’Arabie Saoudite à Istanbul. Et pourquoi une team de 15 personnes était dépêchée en Turquie pour faire le sale boulot et qui serait derrière cette abjecte opération.

Les Turcs sont formels : des parties du corps déchiqueté de Khashoggi serait transportée vers Riyad ! Si l’on se fie aux promesses d’Erdogan, on pourrait dire que demain tout sera clair sur la mort du journaliste saoudien. En face, la partie saoudienne affiche un semblant de sérénité et distille des informations officielles via la presse.

Les dernières en date sont relatives aux déclarations du ministre saoudien des Affaires étrangères, Adel al-Jubair attestant que la mort “par rixe” de Jamal khashoggi “est une erreur monumentale” et que, ni le Roi Salman, ni le Prince héritier Mohammed Ben Salman n’étaient informés de l’opération. Le Roi Salman et son fils, le Prince héritier ont exprimé leurs tristes condoléances à la famille du défunt.

Pendant ce temps, l’Arabie Saoudite continue d’affirmer qu’elle mène des enquêtes transparentes et ne pourrait tout dire sur ce dossier qu’après enquête. Il est important de rappeler que 18 personnes sont déjà arrêtées à Riyad et soumises à l’interrogatoire.

Les États-Unis, un peu dans l’embarras, restent partagés entre les déclarations de principe sur la vérité, le respect des droits de l’homme, la transparence et la défense de leurs intérêts mercantiles, qui s’élèvent à un marché de plus de 400 millions de dollars que Donald Trump tient à préserver. L’Union européenne, semble tout laisser en suspense, en attendant d’en savoir plus clair sur les circonstances de la mort de Khashoggi.

L’Affaire est complexe, d’autant que l’Arabie Saoudite, les États-Unis et la Turquie qui détiennent les clés du puzzle jouent sur des cordes différentes. L’Arabie Saoudite cherche une sortie de crise honorable, alors que les États-Unis sont intéressés par leurs gros marchés en jeu.

La Turquie, pays phare de l’Internationale des frères musulmans a tombe sur une carte en or. Elle voudrait préserver son leadership en tant que défenseur et protecteur des frères musulmans. Or, Jamal très proche des frères aura été tué en Turquie. La question qui se pose est de savoir, si la Turquie va privilégier l’éclatement de la vérité à l’obtention d’opportunités économiques et politiques conséquentes ?

Demain il fera jour !