Dépêché d’urgence hier à Riyad, le secrétaire d’EÉat américain, Mike Pompeo, a rencontré le Prince héritier Mohammed Ben Salman.

Entré dans le Consulat d’Arabie Saoudite à Istanbul, le 2 octobre 2018, le journaliste Jamal khashoggi qui vivait en exil volontaire aux États-Unis, n’en serait pas ressorti. Assassiné ou enlevé, Khashoggi n’a plus donné signe de vie depuis lors. Accablée et menacée de sanctions, l’Arabie Saoudite s’engage à collaborer avec la Turquie pour mener des enquêtes sérieuses et transparentes, en vue de clarifier ce qui pourrait être appelé désormais : l’affaire Khashoggi.

L’affaire Khashoggi polarise l’attention de tous les médias et milieux politico-diplomatiques internationaux. Entré le 2 octobre 2018 au Consulat d’Arabie Saoudite à Istanbul pour y rechercher des papiers administratifs, dans le cadre des préparatifs de son mariage, le journaliste Jamal Khashoggi, “ n’aurait plus donner signe de vie “, selon sa fiancée, Hatice Cengiz.

L’on se demande-logiquement- s’il n’est pas déjà mort ou toujours vivant. Les pressions et les menaces de sanction s’abattent sans discontinuer sur le Royaume d’Arabie Saoudite, qui tente de faire preuve de bonne foi, en acceptant qu’une équipe turco-saoudienne mène les opérations de fouilles dans l’enceinte du Consulat d’Arabie Saoudite à Istanbul.

Dans l’après-midi du mardi 16 octobre 2018, une autre fouille devrait être effectuée dans la Résidence du Consul Al Utaybi qui a précipitamment quitté Istanbul pour Riyad où il serait rappelé par les hautes autorités de son pays. Va-t-on vers la confirmation de la thèse de l’assassinat ? Si c’est le cas, qui en serait le principal responsable ?

Beaucoup d’observateurs pensent qu’il pourrait s’agir d’une opération d’excès de zèle, décidée et menée, dans une discrétion absolue, par des éléments manipulés par les Services de renseignements saoudiens.

Il semblerait, dans une telle hypothèse, que le Consul général ait caché l’affaire à ses supérieurs, qui n’auraient jamais cautionné un tel crime. Reste maintenant le cas de l’ambassadeur Walid Al Kharriji. Était-il informé, oui ou non ? Serait-il sanctionné au cas où il aurait été informé d’une telle opération criminelle ?

En tout cas, le Roi Salman qui s’est entretenu, hier lundi avec Mike Pompeo, l’envoyé spécial de Donald Trump, a laissé entendre qu’il n’était pas au courant d’aucune opération de ce genre contre le journaliste Khashoggi. Il a aussi assuré qu’en cas d’assassinat, “les coupables seront sévèrement punis”.

Le Prince héritier Mohammed Ben Salman, tient le même discours et semble préoccupé très sérieusement par l’affaire Khashoggi qui secoue le Royaume.
Il y a certes des voix discordantes, venues d’Iran, qui cherchent coûte que coûte à mouiller les plus hauts dirigeants de l’Arabie Saoudite, en parlant d’actes prémédités et commandités depuis Riyad, mais rien ne confirme encore une telle hypothèse maximaliste.

L’on sait que la rivalité entre les deux pays, pousse l’un et l’autre, dans de pareilles circonstances, à adopter des postures d’hostilité chaque fois qu’il s’agit de l’un d’entre eux.

Le dénouement de cette affaire gênante pourrait pourtant venir du monde islamique notamment de l’Afrique, où un des leaders du continent noir s’est impliqué directement dans l’affaire, dans l’espoir d’amener l’Arabie Saoudite et la Turquie à procéder à des enquêtes sérieuses et transparentes, à sanctionner d’éventuels coupables, s’il y a lieu et d’indemniser, en cas de sinistre, le ou les éventuels ayants droits. Belle initiative à saluer, serait-on tenté de dire.