L’Arabie saoudite organise sa conférence sur l’investissement à Riyad du 23 au 25 octobre.

La deuxième édition du forum économique de Riyad ou “Davos du Désert” s’est finalement tenue du 23 au 25 octobre 2018, sur fond de crise, provoquée par la mort tragique du journaliste saoudien Jamal Khashoggi.

Plusieurs chefs d’État et patrons de grandes entreprises ont boycotté le forum, sous prétexte d’attendre que la mort de Khashoggi soit tirée au clair. En dehors du Roi Abdallah de Jordanie, seuls les Présidents Macky Sall du Sénégal et Ali Ondimba Bongo du Gabon ont répondu “présents” à l’appel, sauvant ainsi un sommet qui a failli virer vers une rencontre des “adjoints”. Qui disait que la solidarité islamique est un vain mot ?

La deuxième édition du Future Investment Initiative (FII), a débuté à Riyad le 23 octobre et se termine ce jeudi dans un climat un peu morose. La plupart des dirigeants du monde occidental et des grands chefs d’entreprises ont annulé leurs voyages à cause des circonstances dramatiques qui ont émaillé la mort de Jamal Khashoggi, survenue le 2 octobre 2018, dans l’enceinte du consulat d’Arabie Saoudite à Istanbul.

En revanche, l’Afrique a fait jouer la fibre de la solidarité islamique, puisque les chefs d’État du Sénégal, le Président Macky Sall et celui du Gabon, le président Ali Ondimba Bongo et du Vice-premier ministre éthiopien ont rehaussé le niveau de la rencontre. Côté arabe, l’on note la présence du Roi Abdallah de Jordanie et le Prince héritier d’Abu Dhabi Sheikh Mohammed Ben Zayed Al Nahyan et l’Émir de Dubaï, Sheikh Mohammed Ben Rashid Al Maktoum, entre autres.

Ce forum, appelé “Davos du désert” fut lancé en 2017, dans le but d’en faire une rencontre annuelle entre investisseurs et décideurs des secteurs publics-privés. Lors de son lancement en 2017, le Prince héritier Mohammed Ben Salman(MBS) avait annoncé en grande pompe un projet futuriste dénommé Neom.

Selon Wikipédia : ” Neom est un projet de ville futuriste située au Nord-Ouest de l’Arabie Saoudite, à proximité de la frontière avec la Jordanie et l’Égypte. Le nom Neom est une association de neo (nouveau en latin) et M pour Mustaqbal (futur en arabe). En plein cœur du désert, ce projet pharaonique est initié par le prince Mohammed Ben Salman Al Saoud. Neom aurait une superficie de 26 000 km carrés à 26 500 km carrés, soit la surface de la Bretagne ou « 250 fois la taille de Paris » et coûterait plus de 500 milliards de dollars. Un projet de pont qui traverserait le golfe d’Aqaba pourrait relier l’Égypte et la Jordanie… Neom prévoit de fournir de l’internet haut-débit sans fil et gratuit, et de fournir un modèle complet d’e-gouvernement pour assurer la vie administrative et sociale de la ville. Ses concepteurs avancent que la ville pourrait générer le plus fort PIB par habitant au monde d’ici à 20301. L’utopie du projet pousse certains critiques à le comparer au film Bienvenue à Gattaca”.

Les points de convergences entre MBS et les présidents Sall et Bongo se déclinent également en “trois” visions d’une trentaine d’années que chacun d’eux a élaborée pour son pays.

C’est ainsi que le Président Macky Sall avait présenté depuis 2013, le Plan Sénégal émergent, un cadre de références pour un Sénégal émergent à l’horizon 2035.

Pour le Gabon, M. Ali Ondimba Bongo a conçu le plan Gabon émergent à l’horizon 2025.

Deux plans qui s’inscrivent dans le même sillage que le Plan Vision 2030 du Prince héritier Mohammed Ben Salman.

Pour dire que loin d’être fortuite, la présence des présidents Sall et Bongo au forum “Davos du désert”, au-delà de la solidarité islamique qu’elle symbolise, répond également à des préoccupations de développement qui hantent les “3” dirigeants musulmans.