Washington ne considère plus les colonies israéliennes comme illégales.

Washington vient de faire de nouveau preuve de partialité dans son intervention dans le conflit Israélo-palestinien. En changeant de politique sur le statut des colonies en Cisjordanie occupée, l’administration Trump vient d’attiser, une nouvelle fois, la colère à l’international.

L’ONU, l’Union européenne, la France, le Royaume-Uni, la Russie, des pays arabes et la Turquie ont tous déploré mardi la décision de Washington. Ces condamnations à l’étranger n’ont pas sapé le moral de la classe politique israélienne, d’une grande partie de la presse et d’habitants des colonies qui jubilaient encore mardi au lendemain de l’annonce de l’administration Trump.

Du côté palestinien, la nouvelle action américaine a été mal accueilli. L’administration Trump n’est pas à sa première provocation. En effet, après avoir reconnu Jérusalem comme capitale d’Israël et une partie du plateau du Golan syrien comme israélien, la Maison Blanche estime désormais que les colonies juives en Cisjordanie occupée « ne sont pas contraires au droit international ».

Par cette décision, Washington change non seulement sa politique mais nage aussi à contre-courant de résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU, comme la 2334, qui considèrent les colonies comme une « violation du droit international humanitaire » mettant « gravement en péril » la solution à deux États.

Le négociateur en chef des Palestiniens, Saëb Erekat a assuré mardi avoir entamé les pourparlers à l’ONU afin de présenter un projet de résolution au Conseil de sécurité. « Nous nous attendons à un veto de Washington, mais nous allons néanmoins aller de l’avant », a-t-il déclaré mardi. « Les États-Unis imposeront alors leur veto au droit international », a-t-il souligné lors d’une conférence de presse à Ramallah, siège de l’Autorité palestinienne.

« Ils veulent nous voir sur nos genoux… Mais nous allons nous tenir debout » a-t-il poursuivi. L’Autorité palestinienne a d’ailleurs appelé à une réunion ministérielle d’urgence de la Ligue arabe, dont le secrétaire général Ahmed Aboul Gheit a fustigé la décision de Washington qui « compromet toute paix juste fondée sur la fin de l’occupation ».