Le sommet du G5 Sahel de Pau n’aura finalement pas lieu, avant le premier trimestre 2020.

Le Président Emmanuel Macron a pris hier tard dans la nuit, la décision de reporter la tenue du mini-sommet de la clarification auquel, il avait déjà convoqué les 5 chefs d’État du G5 Sahel, à savoir : Ibrahima Boubacar Keïta (Mali), Roch Marc Christian Kaboré (Burkina Faso), Mohamed Cheikh Al-Ghazouani (Mauritanie), Mahammadou Issoufou (Niger) et Idriss Deby Itno du Tchad.

En lançant, depuis Londres, son fameux appel pour une séance d’explication avec les 5 chefs d’État du G5 Sahel, le Président français avait heurté encore une fois, l’opinion publique africaine qui voyait dans la démarche de Macron, un certain paternalisme qui rappelle, hélas, l’époque révolue de la Françafrique.

Les condamnations fusaient de toute part et les présidents ” convoqués ” étaient mis dans l’embarras. Fallait-il, une fois n’est pas coutume, boycotter la séance d’explication de Macron au risque de le fâcher ? Ou, aller répondre à la convocation, en se mettant à dos, l’opinion publique africaine?

Alors que les uns et les autres hésitaient, le président Emmanuel Macron a eu la sagesse de saisir l’opportunité que lui a offert l’attaque sanglante, perpétrée le 10 décembre 2019 par une bande de terroristes contre la garnison d’Inates au Niger, dans la frontière avec le Mali, pour reporter à plus tard, la réunion controversée. L’attaque, a fait un lourd bilan avec près de 71 morts parmi les soldats nigériens de la dite garnison.

Emmanuel Macron qui avait déjà dépêché son envoyé spécial, en la personne de l’ancien ambassadeur de la France au Sénégal M. Christophe Bigot, lequel avait commencé son périple par le Niger, a publié une déclaration tard dans la nuit d’hier, pour dire que ” le mini-sommet de Pau, préalablement prévue le 16 décembre 2019 est reportée au premier trimestre de 2020 “.

Le mini-sommet posait deux problèmes fondamentaux aux Africains. D’abord,  la manière un peu trop cavalière dont Macron avait annoncé l’événement, et le lieu (Pau) retenue pour abriter la conférence.

Il semble que, seul le Président du Burkina Faso Roch Marc Christian Kaboré avait déjà consenti à répondre à la convocation du 16 décembre à Pau. En effet, la France a tout intérêt à changer d’approche dans sa politique africaine.

L’existence d’une presse libre et indépendante et l’émergence d’une société civile assez forte ont fini de changer la perception que les hommes politiques africains avaient naguère de la nature des rapports avec l’ancien colonisateur.