Le président iranien Hassan Rohani, donne 60 jours aux autres signataires de l’accord sur le nucléaire, pour mettre en œuvre leurs promesses.

L’accord sur le nucléaire iranien est-il entrain d’« imploser », suite à la fin des dérogations sur l’achat de pétrole iranien dont bénéficiaient huit pays (Chine, Inde, Corée du Sud, Japon, Taiwan, Grèce, Italie et Turquie) de la part des USA ?


La question se pose car, Téhéran a décidé de suspendre certains de ses engagements souscrits, dans le cadre de cet accord qui avait été négocié, pendant longtemps et avait été signé entre l’Iran, les 5 pays membres du Conseil de sécurité de l’ONU plus l’Allemagne et l’UE (union européenne) le 14 juillet 2015, à Vienne.

Il est vrai que, depuis le retrait américain de l’Accord, il y a un an, jour pour jour, et l’incapacité des autres signataires d’aider l’Iran à se prémunir contre les sanctions américaines, la république islamique se sentait piégée. Ce que l’Accord lui avait permis d’obtenir, à savoir la levée des sanctions économiques, n’était plus garantie. Au contraire !

La période dérogatoire qui s’est achevée le 2 mai rend très nerveux les responsables iraniens dont le pays souffre terriblement des sanctions économiques. Mais s’engager dans une épreuve de force contre Washington n’est pas un choix lucide, et ce d’autant qu’il oblige les autres signataires à se démarquer de l’attitude de Téhéran.

C’est ainsi que la France, la Grande Bretagne, et l’Allemagne ont mis en garde Téhéran. La Chine a rappelé la nécessité de respecter les termes de l’accord et Moscou n’a pas dit, autre chose, même si Poutine essaie de profiter de l’occasion pour toiser Trump. Le premier ministre israélien n’a pas raté l’occasion pour réaffirmer que son pays ne « laissera jamais l’Iran se doter de la bombe nucléaire ».

Les pays voisins de l’Iran n’ont pas encore réagi, mais, ils n’accepteront pas de voir l’Iran poursuivre son programme nucléaire militaire. Nous assistons donc à une montée des périls dans la région où le conflit au Yémen continue d’opposer les Houtis armés par l’Iran aux autorités locales.

Par ailleurs, Trump est entrain de faire déployer des forces navales et aériennes américaines dans le détroit d’Ormuz pour faire face à des actions iraniennes similaires. Comment arrêter la machine infernale mise en branle ?

L’Iran n’a pas les moyens de soutenir un conflit ouvert avec les USA. Ces derniers n’ont pas intérêt à cela, non plus. Mais, ils ne peuvent continuer de tolérer les actions de déstabilisation orchestrées par Téhéran dans la région, aussi bien au Yémen qu’en Syrie et au Liban.

L’accord sur le nucléaire iranien était comme l’arbre qui cache la forêt sur les activités provocatrices de la République islamique dont les ambitions expansionnistes sautent aux yeux. Le Hezbollah, au Liban ou les Houtis au Yémen en sont des preuves irréfutables.

De ce point de vue, on ne peut pas ne pas comprendre la réaction américaine. Trump montre ses muscles pour ne pas les utiliser.
 Téhéran devrait comprendre le message et ne pas tenter le diable.

L’ONU devrait intervenir rapidement pour éviter le clash, et, peut-être permettre à Téhéran de sauver la face, en revenant sur sa décision de ne plus respecter certains de ses engagements souscrits dans le cadre de l’accord « sur le nucléaire iranien ».