Le président ghanéen Nana Akufo-Addo à Lomé pour l’ouverture du dialogue intra-togolais avec le président Faure Gnassingbé.

Le Togo connait une crise sociopolitique depuis neuf mois. L’opposition qui souhaite une alternance après plus de 50 ans de pouvoir des Gnassingbé de père en fils, demande, entre autres, une révision constitutionnelle.

Des délégations de la Commission de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et des présidents ghanéens Nana Akufo-Addo et guinéen Alpha Condé ont échangé samedi dans la capitale togolaise avec la coalition de l’opposition et le parti au pouvoir, après deux mois de suspension du dialogue.

« Nous avons eu des échanges avec les deux parties. L’objectif est de préparer les prochaines rencontres avec les deux chefs d’États facilitateurs. Après avoir écouté l’ensemble des parties. Nous allons travailler sur un projet de feuille de route qui sera soumis aux deux chefs d‘États. Et c’est cette feuille de route qui va servir de base pour les discussions qui auront lieu avec les deux facilitateurs », a déclaré à la presse Jean-Claude Brou, président de la Commission de la CEDEAO.

Depuis septembre, des dizaines de milliers de Togolais sont descendus à plusieurs reprises dans les rues à l’appel de la coalition de l’opposition pour demander l’application de la Constitution de 1992, qui implique une limitation à deux du nombre de mandats présidentiels. Le président Faure Gnassingbé, qui a succédé à son père après 38 ans à la tête du pays, est au pouvoir depuis 2005 et a été réélu depuis dans des scrutins contestés par l’opposition.

Démarrées le 19 février, sous l’égide du président ghanéen, les discussions ont été interrompues après trois séances de discussion (19 février, 23 février et 23 mars). Les pourparlers achoppent sur la question du retour à la Constitution de 1992, c’est-à-dire autour de la candidature de Faure Gnassingbé en 2020.

La coalition de l’opposition a plusieurs fois martelé qu’elle n’accepterait jamais que Faure Gnassingbé se représente pour un quatrième mandat, à la présidentielle de 2020.
Le 14 avril, les chefs d’État ouest-africain ont demandé à la Commission de la CEDEAO de prendre toutes les dispositions pour apporter son appui aux présidents ghanéen et guinéen et de proposer des recommandations qui seront soumises au prochain sommet.