Mis en cause dans le scandale de corruption autour du géant brésilien Odebrecht. Le président péruvien Pedro Pablo Kuczynski a démissionné mercredi, mais les députés, qui doivent débattre jeudi de son cas, pourraient refuser sa démission et le destituer malgré tout.
À l’issue du débat, le parlement par l’opposition se prononcera vendredi, s’ils décident de voter la destitution. Les députés réserveraient au président de centre-droit le même sort qu’à son prédécesseur Alberto Fujimori (1990-2000), lui aussi destitué alors qu’il avait pourtant annoncé son départ.
Démission ou destitution, dans les deux cas la présidence devrait échoir, jusqu’au terme du mandat actuel, en juillet 2021, au premier vice-président Martin Vizcarra. Celui-ci, doit être investit vendredi, une fois rentrée du Canada où il exerce également le poste d’ambassadeur.
« Je suis indigné par la situation actuelle, comme la majorité des Péruviens, et je me tiens à la disposition du pays » a commenté l’intéressé sur Twitter. Cette instabilité à la tête du Pérou tombe au plus mal, alors que Lima accueille les 13 et 14 avril, le sommet des Amériques où sont attendus une trentaine de chefs d’état, dont le président des États-Unis Donald Trump.
Transition douce
« Il est probable que la transition au pouvoir soit relativement « douce et rapide », estime le cabinet britannique Capital Economics. En ajoutant que « la probabilité d’une incertitude politique prolongée renforce notre opinion, et ce bouleversement politique ne devrait pas détériorer l’économie ».
PPK est le premier président d’Amérique latine à chuter à cause de l’énorme scandale de corruption autour du géant brésilien Odebrecht, qui a déjà poussé vers la sortie le vice-président équatorien, Jorge Glas, depuis emprisonné, et éclaboussé nombre de ministres et parlementaires brésiliens.
Vers la fin de décembre, PPK avait réchappé de justesse à une première procédure de destitution au parlement, mais l’opposition a affirmé qu’elle disposait cette fois des voix nécessaires pour le faire tomber.
Ancien banquier de Wall Street, Kuczynski est accusé d’avoir menti sur ces liens avec Odebrecht. Affirmant n’avoir jamais eu aucune relation avec l’entreprise. Mais en décembre dernier, le géant brésilien a révélé avoir versé près de 5 millions de dollars à des sociétés de consultants liées à PPK, du temps où il était ministre.