L’ex-président de l’Assemblée nationale centrafricaine destitué vendredi, Karim Meckassoua, a appelé dimanche au calme. Il a qualifié sa destitution de « coup de force contre la Constitution », dans un discours prononcé dans le quartier du PK5 de Bangui, qui abrite la majorité des musulmans de la capitale.
Vendredi soir, le président de l’Assemblée, Karim Meckassoua, député musulman du PK5, avait été destitué par les députés centrafricains. Dans la foulée de sa destitution, des tirs épars avaient été entendus au PK5 de Bangui vendredi, et dans des villes du centre et de l’est, Bambari et Bria.
Devant les habitants du PK5, poumon économique de la capitale et souvent théâtre de violences, Karim Meckassoua a appelé au “calme”, a rapporté l’AFP.
Dans son discours, Karim Meckassoua a dénoncé « ceux qui ont voulu confessionnaliser le débat », en soulignant néanmoins que 38 des 41 députés qui avaient voté sa destitution étaient chrétiens. Il a indiqué que deux procédures pour contester sa destitution étaient en cours, au tribunal de grande instance et à la cour constitutionnelle. « Le combat continue mais c’est un combat judiciaire », a-t-il déclaré.
Samedi, un des leaders de l’ex-Séléka, Abdoulaye Hissène, avait donné un ultimatum de 48 heures aux représentants de l’État centrafricain pour quitter les zones du pays sous le contrôle du Conseil national de défense et de sécurité (CNDS), qui regroupe différents groupes armés de l’ex-Séléka.
Après le déferlement de haine entre rebelles de la coalition Séléka à dominante musulmane et groupes antibalaka prétendant défendre les chrétiens du Sud à partir de 2013, l’élection de Karim Meckassoua au perchoir en 2016 était apparue comme un symbole de réconciliation en Centrafrique, dirigée par un chrétien, Faustin-Archange Touadéra.