Des manifestants réclament le départ d’Adama Barrow.

Des milliers de personnes ont manifesté lundi à Banjul pour réclamer que le président gambien Adama Barrow quitte le pouvoir après trois ans. Et ce, comme il s’y était engagé en devenant le candidat unique de l’opposition fin 2016.

Les manifestants ont défilé en un grand cortège dans les rues de la capitale de la Gambie. Ils répondaient à l’appel d’un mouvement de la société civile, « Operation Three Years Jotna » (« Trois ans, il est temps », dans un mélange d’anglais et de wolof), fondé au début de l’année par un homme d’affaires gambien vivant aux États-Unis, Musa Kaira, selon l’AFP.

Investi par une coalition de l’opposition pour défier le président Yahya Jammeh, qui dirigeait l’ancienne colonie britannique d’une main de fer depuis 22 ans, Adama Barrow a remporté la présidentielle du 1er décembre 2016. Il avait prêté serment à l’ambassade de Gambie à Dakar le 19 janvier 2017, alors que Yahya Jammeh se résignait à partir en exil après une intervention politico-militaire régionale.

Selon la charte fondatrice de la « Coalition 2016 », le nouveau président devait diriger un gouvernement provisoire pendant trois ans, avant d’organiser une nouvelle élection à laquelle il ne pourrait pas se présenter.

Fin septembre, alors que la pression s’intensifiait pour que Barrow respecte cet engagement, une partie de la coalition a accepté qu’il aille au bout de son mandat de cinq ans. Mais deux partis de la coalition, dont l’UDP, principale formation du pays et ex-parti d’Adama Barrow, n’ont pas adhéré à ce changement.

Lundi, les organisateurs de la manifestation lui ont fait parvenir un mémorandum lui rappelant ses engagements et lui ont donné jusqu’au 19 janvier, date anniversaire de sa prestation de serment, pour quitter le pouvoir.

Adama Barrow, qui vient d’achever une tournée du pays aux allures de campagne électorale, assure toutefois que « personne ne pourra (le) forcer à quitter la présidence avant 2021 ». « Nous irons aux élections en 2021 et je transmettrai dignement le pouvoir à quiconque l’emportera », a-t-il déclaré fin mars, selon des propos rapportés par le journal The Standard.