Les Européens lâchent leurs forces spéciales, Takuba, aux trousses des terroristes.

Des forces spéciales mises à disposition par des pays européens devraient être déployées en 2020 au Mali en soutien à l’armée nationale dans son combat contre le terrorisme en pleine expansion.

L’unité des forces spéciales devrait s’appeler Takuba (« sabre » en tamasheq, langue touaregue), en écho au nom de la Task Force Sabre, les forces spéciales de la mission Barkhane déployée au Mali, selon la ministre française des Armées Florence Parly qui était en tournée cette semaine dans la région.

C’est devant les soldats de Barkhane à Gao, grande base française au nord-est du Mali, que la ministre Florence Parly avait exposé mercredi l’effort de la France visant à convaincre ses alliés européens d’envoyer des forces spéciales au Sahel pour qu’elles participent, dans un rôle probable d’instructeurs, à l’accompagnement au combat des armées nationales, à commencer par l’armée malienne.

« Dès 2020, les forces spéciales des pays européens seront déployées au Mali aux côtés des forces spéciales françaises pour transmettre un savoir-faire d’exception » aux unités maliennes, a annoncé la ministre, arrivée lundi dans la sous-région en proie à la propagation des violences terroristes.

« Nous avons sollicité une douzaine de pays et recueilli essentiellement des retours positifs. Ils restent subordonnés à un accord politique », le plus souvent de la part du parlement national, a-t-elle dit.

Pour la France, engagée militairement au Mali depuis 2013 et présente aujourd’hui dans la bande sahélo-saharienne avec les 4.500 militaires de Barkhane, la montée en puissance des armées locales face aux terroristes affiliés au groupe État islamique (EI) ou à Al-Qaïda est un préalable à tout début de désengagement.

La vulnérabilité de l’armée malienne a été crûment éclairée vendredi quand 49 de ses soldats ont été tués dans une attaque revendiquée par l’organisation État islamique, près du Niger. Ce sont les pertes les plus lourdes essuyées par l’armée malienne depuis des années. Un mois plus tôt, 40 soldats avaient trouvé la mort dans une double attaque djihadiste près de la frontière du Burkina Faso.