Le président du Conseil constitutionnel algérien, Tayeb Belaiz, a présenté sa démission mardi, selon la télévision nationale algérienne. Tayeb Belaiz est présenté par les médias comme l’une des principales figures du régime visées par les contestataires.
Le Conseil constitutionnel est notamment chargé de valider les candidatures à la présidentielle contestée fixée au 4 juillet pour élire un successeur à Bouteflika et de veiller à la régularité des opérations de vote.
Tayeb Belaiz, un fidèle du président Abdelaziz Bouteflika, qui a lui-même démissionné le 2 avril sous la pression conjuguée de l’armée et de la rue, « a prévenu » le Conseil constitutionnel « qu’il avait présenté sa démission au chef de l’État » par intérim Abdelkader Bensalah, d’après la TV nationale.
Les contestataires, qui ont obtenu début avril le départ de Bouteflika après 20 ans de règne, réclament désormais notamment le départ des « 3 B » : le président par intérim Abdelkader Bensalah, le Premier ministre Noureddine Bédoui, et Tayeb Belaiz.
Le président du Conseil constitutionnel est notamment chargé par la Constitution d’assurer l’intérim à la tête de l’État en cas de démission de Abdelkader Bensalah.
Ancien magistrat, ministre de façon quasi ininterrompue durant 16 ans, Tayeb Belaiz, 70 ans, avait été nommé le 10 février à la tête du Conseil constitutionnel par Bouteflika pour remplacer Mourad Medelci, décédé.
Cette démission intervient au 1er jour d’une révision exceptionnelle des listes électorales, qui doit durer une semaine, dans la perspective de la présidentielle du 4 juillet. Des magistrats et des maires ont d’ores et déjà indiqué qu’ils boycotteraient la supervision de cette étape, importante avant l’organisation du scrutin.
Pour les contestataires algériens, le maintien à la tête de l’État des structures et personnalités issues du « système » mis en place par le président démissionnaire Bouteflika ne permettent pas de garantir un scrutin libre et équitable pour élire son successeur.