La campagne électorale pour la présidentielle du 22 juin 2019, a démarré le vendredi 7 juin et se poursuivra pendant deux semaines. Six candidats sont en lice, parmi lesquels : d’anciens membres du gouvernement, un parlementaire, un professeur d’université, un militant pour la lutte contre l’esclavage et un haut fonctionnaire du Ministère des Finances.
La république islamique de Mauritanie est en pleine campagne électorale pour élire le 22 juin 2019, le successeur de l’actuel président, Mohammed Ould Abdel Aziz, qui termine son deuxième et dernier mandat en août prochain.
Il faut dire que le pays a une longue tradition de coups d’État militaires, depuis la chute du Premier président Moktar Ould Daddah et son remplacement par le lieutenant-colonel de 43 ans, Moustapha Ould Mohamed Salek. Le pays n’a retrouvé une alternance démocratique que le 19 avril 2007, avec la victoire de Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallah.
Il fut de nouveau renversé par un coup d’état militaire le 6 août 2008, dirigé par le général Mohamed Ould Abdel Aziz, qui a réussi par en suite à se faire élire pour deux mandats successifs. Le scrutin du 22 juin 2019 est porteur d’espoir pour le peuple mauritanien, qui aspire à retrouver une alternance démocratique via les urnes.
En lice, six candidats se disputeront le fauteuil présidentiel : Sidi Mohamed Ould Boubacar, ancien chef de gouvernement de transition (2005-2007). Il est soutenu par une coalition comprenant le parti islamiste Tawassoul (principale force d’opposition) et des petites formations, dissoutes faute de résultats électoraux suffisants.
Biram Ould Dah Ould Abeid : (Parlementaire et militant antiesclavagiste, issu de la communauté noire). Il était arrivé en deuxième position lors de la présidentielle de 2014, avec 9% des voix. Cette élection était boycottée par les principaux partis d’opposition.
Mohamed Ould Mouloud, chef du parti de l’Union des forces du progrès (UFP, de la gauche). Il est soutenu par l’opposition historique, incarnée par Ahmed Ould Daddah, président du Rassemblement des forces démocratiques (RFD), éliminé par la limite d’âge (75 ans).
Baba Hamidou Kane : journaliste et ancien parlementaire. Il fut candidat malheureux à la présidentielle de 2009, en obtenant moins de 2% des voix. Il rassemble autour de sa candidature, les forces vives de la communauté mauritanienne négro-africaine.
Mohamed Lemine El-Mourteji El-Wavi : expert financier et haut fonctionnaire au Trésor mauritanien. Il s’agit d’un candidat indépendant qui prétend représenter la jeunesse.
Mohamed Ould Ghazouani : Originaire de la wilaya (préfecture) de l’Assaba, dans le Sud, Mohamed Ould Cheikh Mohamed Ahmed, dit Ould Ghazouani, est le fils d’un chef spirituel de la tribu maraboutique Ideiboussat, des Berbères à qui l’on prête des pouvoirs mystiques. En 1980, il s’inscrit à la prestigieuse Académie militaire de Meknès, au royaume du Maroc. Il y rencontre un certain Mohamed Ould Abdelaziz (l’actuel président), qui n’avait alors que 22 ans.
Ce fut le début d’un long compagnonnage qui se poursuit jusque pendant cette présente campagne électorale. Il est ainsi présenté, comme le candidat du pouvoir. Il a occupé plusieurs hautes fonctions au sein de l’État avant d’être nommé ministre de la Défense.
Mohamed Ould Ghazouani est pressenti comme largement favori, même si certains observateurs estiment qu’au cas où l’élection se déroulerait démocratiquement et en toute transparence, il se pourrait qu’il se retrouve au second tour avec Sidi Mohamed Ould Boubacar, soutenu par les islamistes.