Après Dakar, le Think Tank marocain Amadeus, a tenu le 20 avril à Abidjan, la seconde étape de son cycle de conférence baptisé « Le Maroc dans la CEDEAO, élargissement ou approfondissement ?». L’occasion pour la société civile et le monde des affaires des deux pays de débattre des freins, mais aussi des potentielles synergies d’une telle adhésion.
Organisée en partenariat avec la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) et avec la collaboration du Centre ivoirien des recherches économiques et sociales (CIRES), cette conférence rassemble atour de la même table responsables politiques, opérateurs économiques, universitaires et acteurs de la société civile ivoiriens et marocains dans le cadre d’un dialogue « franc et ouvert ».
S’exprimant à l’ouverture de cette conférence, le président de l’Institut Amadeus, Brahim Fassi Fihri, a indiqué que la tenue de cette rencontre, la deuxième après Dakar d’une série de réunions explicatives sur les enjeux de l’adhésion du Maroc à la CEDEAO, émane de la volonté d’asseoir un débat « fraternel et serein, de partager les ambitions communes et de faire part des attentes réciproques ».
La Conférence d’Abidjan ambitionne de passer au crible l’ensemble des volets liés à cette adhésion. En effet, a fait observer M. Fassi Fihri, une délégation marocaine pluridisciplinaire y participe pour essayer de tout discuter et de dissiper toute éventuelle inquiétude.
Au vu du contexte mondial actuel et des enjeux et challenges qui en découlent, a-t-il souligné, l’intégration est d’ores et déjà une démarche stratégique pour l’Afrique, d’où l’importance du processus d’adhésion du Maroc à la CEDEAO qui est aujourd’hui la plateforme d’intégration « la plus avancée » du continent et une « référence dont nous sommes admiratifs ».
Pour sa part, le directeur-adjoint du CIRES, N’Guessan Coffie, a souligné que le Maroc est un partenaire privilégié de l’Afrique de l’ouest, comme en témoigne sa stature de premier investisseur africain dans cette région, ajoutant que les atouts aux plans organisationnel et technologique du Royaume pourraient en faire un « vecteur de la transformation structurelle de nos pays ».
Il a, par ailleurs, souligné que la volonté d’adhésion du Maroc suscite, légitimement, des interrogations, des espoirs et peut-être des inquiétudes, d’où l’importance que revêt cette initiative de l’Institut d’Amadeus qui permet d’examiner tous les aspects afférant à cette question.
Pour le responsable ivoirien, il faut situer cette volonté d’adhésion dans un contexte où les pays de la CEDEAO mettent les bouchées doubles pour conduire leurs pays à l’émergence économique, d’où l’importance d’ouvrir un débat « franc » autour d’une adhésion « profitable » à tous les pays de la CEDEAO.
De son côté, le président de la Commission Afrique et Sud-Sud à la CGEM, Abdou Diop, a relevé que la Conférence d’Abidjan se veut un cadre de partage d’idées et de ressentis et une plateforme pour échanger dans une logique de construction d’un partenariat où le Maroc pourra apporter sa pierre à l’émergence à la fois individuelle et collective en Afrique de l’Ouest.
D’après lui, cette réunion est d’autant plus importante qu’elle permet de souligner encore une fois que l’intégration n’est pas uniquement une question économique. Loin s’en faut, c’est aussi et surtout une question sociale et culturelle, a-t-il insisté, poursuivant que « c’est cet esprit qui doit guider nos réflexions et nos débats sans tabou et sans réserve ».