Des dizaines de milliers de personnes ont accueilli samedi à Addis-Abeba le retour en Éthiopie de dirigeants du Front de libération oromo (OLF). Ce dernier est un groupe de rebelles qui a bénéficié de la politique réformatrice du nouveau gouvernement éthiopien.
Populaire parmi la jeunesse oromo, la première ethnie du pays, l’OLF avait fait scission du parti au pouvoir, le Front démocratique révolutionnaire du peuple éthiopien (EPRDF) en 1992 et avait lancé une lutte armée contre lui.
Mais en juillet le parlement éthiopien avait retiré l’OLF et deux autres groupes armés de la liste des organisations considérées par Addis-Abeba comme “terroristes” et les principaux dirigeants en exil de cet ancien mouvement antigouvernemental ont conclu le mois dernier un accord avec des représentants du gouvernement du Premier ministre réformateur Abiy Ahmed.
Plus de 1.300 combattants de l’OLF étaient rentrés en Éthiopie, depuis l’Érythrée où ils bénéficiaient du soutien des autorités.
La lutte contre les rebelles de l’OLF par la coalition au pouvoir en Éthiopie avait provoqué un vif ressentiment au sein de la population oromo, qui avait lancé en 2015 une vague de manifestations anti-gouvernementales sans précédent depuis 25 ans.
Investi en avril, le Premier ministre Abiy Ahmed a amorcé un train de réformes sans précédent depuis plus de 25 ans dans le deuxième pays le plus peuplé d’Afrique, traversé par des conflits intercommunautaires en recrudescence.