Le président zimbabwéen Emmerson Mnangagwa a appelé mardi à l’apaisement. Un appel lancé quelques heures après le retour du président à Harare, dans une tentative d’apaiser les manifestations meurtrières contre la hausse des prix des carburants survenues au Zimbabwe.
Emmerson Mnangagwa a invité « les chefs des partis politiques et les responsables religieux et de la société civile » à « engager un dialogue national » avec son gouvernement. « Faisons de l’économie notre priorité. Faisons de la population notre priorité », a-t-il lancé sur les réseaux sociaux, promettant de sanctionner les dérapages de ses forces de l’ordre.
« Pour dialoguer, il faut être libre de parler. Aujourd’hui, les voix de la nation sont bâillonnées par la prison ou par la peur », a réagi Nelson Chamisa, chef de l’opposition sur Twitter. « Nous appelons à la fin immédiate de la répression et de la terreur », a insisté le président du Mouvement pour un changement démocratique (MDC).
Le Zimbabwe a été secoué la semaine dernière par de violentes manifestations contre la hausse spectaculaire (+150%) des prix des carburants ordonnée par le gouvernement, dans un pays étranglé par deux décennies de crise économique.
Les principales villes du pays, dont la capitale Harare et Bulawayo (sud), un fief de l’opposition au régime, ont été le théâtre de pillages et de destructions. Le régime a riposté en ordonnant une répression féroce contre le principal syndicat du pays (ZCTU), qui avait appelé à une grève générale de trois jours, la société civile et l’opposition.
Au moins 12 personnes ont été tuées et 78 blessées par balle, selon le Forum des ONG des droits de l’homme au Zimbabwe, qui a en outre recensé plus de 240 cas de violences par l’armée et la police.