La guerre de l’or noir est montée d’un cran lundi dernier avec la décision de la Compagnie nationale de pétrole (NOC) d’arrêter ses opérations dans les terminaux de Zoueitina et d’al-Hariga, en plus de ceux d’al-Sedra et Ras Lanouf déjà paralysés depuis mi juin.
C’est une véritable crise pétrolière que connait actuellement la Libye. Une crise de l’or noir mais sur fond de crise politique qui risque de compliquer plus encore la situation économique du pays. Lundi dernier, la Compagnie nationale libyenne de pétrole a décrété l’état de force majeure en suspendant les exportations de pétroles dans l’est du pays. 24 heures plus tard, les ports de Zouetina et al-Hariga, au nord-est, sont à l’arrêt.
Cette disposition relevant du gouvernement d’union nationale basée à Tripoli et reconnue par la Communauté internationale, apparaît comme une réponse aux décisions des autorités parallèles basées dans l’est et fidèles au Maréchal Khalifa Haftar de qui elles reçoivent leurs ordres.
En effet, à la fin du mois de juin, ces autorités qui contrôlent le croissant pétrolier et tout l’est de la Libye, ont décidé de conditionner l’accès des navires pétroliers aux ports de l’est à leur permission préalable. Elles avaient surtout annoncé que la gestion du pétrole dans la région passait sous leur contrôle, provoquant ainsi la colère non seulement des autorités reconnues mais aussi de la Communauté internationale.
Avant ce changement de la situation, au nom d’une résolution des Nations Unies, les troupes du maréchal Khalifa Haftar contrôlaient la région du croissant pétrolier mais la gestion des sites pétroliers était laissée à la Compagnie nationale basée à Tripoli.
« Les installations, la production et les revenus pétroliers de la Libye appartiennent au peuple libyen. Ces ressources vitales pour la Libye doivent rester sous le contrôle exclusif de la Compagnie nationale de pétrole, légitimement reconnue, et sous la seule supervision du gouvernement d’union nationale, comme énoncé dans les résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU », ont rappelé les États-Unis, la France, le Royaume-Uni, l’Italie et l’ONU dans une déclaration commune la semaine dernière dans laquelle ils ont exigé un retour à la normale.
La cessation de la production représente un manque à gagner de 850.000 barils de pétrole par jour pour le pays. Une véritable perte financière pour un pays dont l’économie pourtant est déjà très mal au point depuis la chute de Mouammar Kadhafi et la crise politique qui s’en est suivie.