Le général Ahmed Gaïd Salah a appelé à engager un dialogue pour résoudre la crise politique.

Le chef d’état-major de l’armée algérienne a appelé mercredi au « dialogue avec les institutions de l’État ». Ahmed Gaïd Salah avait opposé mardi une fin de non-recevoir aux revendications des manifestants, qui réclament la mise en place d’institutions de transition ad-hoc pour gérer l’après Abdelaziz Bouteflika.

« Je demeure entièrement convaincu qu’entamer un dialogue constructif avec les institutions de l’État, est l’unique moyen pour sortir de la crise », a affirmé le général Ahmed Gaïd Salah dans une déclaration publiée mercredi sur le site du ministère de la Défense. Ce dialogue est « la voie la plus judicieuse pour présenter des propositions constructives, rapprocher les points de vue et atteindre un consensus autour des solutions disponibles ».

Dans la soirée, le Mouvement de la société pour la paix (MSP, islamiste), plus important parti de l’opposition, a salué « toute option sincère vers un dialogue large et inclusif, soutenu et parrainé par des institutions crédibles », écrit l’AFP. Dans une déclaration écrite de son président, Abderrazak Makri, le parti appelle à « répondre rapidement aux revendications du peuple algérien ».

Le Front des forces socialistes (FFS) a pour sa part dénoncé « l’ingérence du chef d’état-major dans les affaires politiques du pays ». Selon le parti, « le peuple algérien n’accorde aucun crédit à ses promesses de protéger la révolution populaire ».

Le général Ahmed Gaïd Salah avait indiqué dans un discours la veille que la présidentielle prévue le 4 juillet en Algérie -dans les délais prévus par la Constitution- pour élire un successeur à Bouteflika, poussé à la démission le 2 avril, était la « solution idéale pour sortir de la crise ».

Les manifestants exigent depuis le 22 février le départ de l’ensemble des figures du « système » au pouvoir en Algérie, notamment celui du chef de l’État par intérim Abdelkader Bensalah et du Premier ministre Noureddine Bedoui, deux anciens proches de M. Bouteflika.

Les contestataires refusent que les structures et personnalités de l’appareil hérité de Bouteflika organisent la présidentielle, ses vingt années au pouvoir ayant été marquées selon eux par des fraudes électorales.