L’Union africaine (UA) a appelé samedi les parties en présence aux Comores à « faire preuve de la plus grande retenue ». Le pays traverse une crise politique née de la réélection contestée du président Azali Assoumani.
Des échanges de tirs ont fait trois morts le 28 mars autour de la principale caserne militaire de Moroni, juste après l’arrestation d’un chef de l’opposition qui refuse de reconnaître la victoire du colonel Azali.
Le président de la Commission de l’Union africaine (UA), Moussa Faki Mahamat, s’est déclaré « préoccupé par la détérioration du climat politique et sécuritaire » dans l’archipel, dans un communiqué. L’UA a déploré les actes de violence ayant occasionné des pertes en vies humaines.
Parvenu au pouvoir à la faveur d’un putsch en 1999, élu président en 2002 pour un mandat allant jusqu’à 2006, à nouveau élu en 2016, le colonel Azali a été reconduit dès le premier tour avec 60,77% des suffrages, selon la Commission électorale. L’opposition a hurlé au « hold-up » et au « coup d’État », dénonçant les « fraudes massives » du camp présidentiel.
Les ONG comoriennes et de nombreux observateurs étrangers ont largement confirmé les irrégularités relevées par les douze adversaires pendant la présidentielle du chef de l’État sortant.
Évoquant les « multiples incidents survenus le jour du scrutin, lesquels ont non seulement interrompu le vote et les opérations de dépouillement dans plusieurs bureaux de vote, mais ont également empêché de nombreux électeurs d’exercer leurs droits civiques dans la sérénité », selon les observateurs internationaux, y compris ceux de l’UA, le président de la Commission de l’Union africaine a souligné le fait que « toute contestation des résultats des élections doit se faire exclusivement par le recours aux voies légales ».
Depuis des mois, l’opposition dénonce la « dictature » du président Azali. Il a dissous la Cour constitutionnelle, modifié la Constitution dans un sens qui pourrait lui permettre de rester au pouvoir jusqu’en 2029 et fait arrêter des dizaines d’opposants.