Le gouvernement tunisien craint un nouvel afflux de réfugiés en provenance de Libye, comme en 2011. Cette crainte a été exprimée par le Premier ministre tunisien Youssef Chahed, à l’issue d’un entretien avec son homologue italien Giuseppe Conte qui a appelé à une « solution politique » au conflit libyen.
« Nous craignons que l’expérience de 2011, avec l’arrivée de réfugiés vers la Tunisie, se renouvelle », a souligné Youssef Chahed lors d’une conférence de presse conjointe, à l’occasion d’un sommet inédit en présence des principaux membres du gouvernement italien. « On craint aussi le terrorisme », a-t-il dit.
La Tunisie, où la situation sécuritaire s’est nettement améliorée ces dernières années, reste sous état d’urgence depuis une série d’attaques en 2015 contre les forces de sécurité et les touristes, en partie organisées depuis la Libye.
La Tunisie a déployé des renforts et renforcé les contrôles à sa frontière avec la Libye dès le début le 4 avril de l’offensive du maréchal Khalifa Haftar. « La situation en matière de sécurité en Libye est très préoccupante, nous restons extrêmement prudents », a déclaré le Premier ministre tunisien.
La Tunisie et l’Italie ont signé plusieurs protocoles d’accord sur l’énergie, les collectivités locales, ou encore la conversion en investissements de 25 millions d’euros de dettes mardi, à l’occasion du premier conseil stratégique de coopération tuniso-italien.
Les deux ministres ont aussi évoqué l’opération maritime européenne en Méditerranée, lancée en 2015 après une série de naufrages pour lutter contre les réseaux de passeurs en Méditerranée.
Prolongée jusqu’au 30 septembre 2019 sans aucun moyen naval, elle est partiellement suspendue en raison de la difficulté à faire accueillir les migrants secourus en mer et le chef de l’Exécutif italien a réitéré son refus de relancer l’opération à défaut d’une meilleure répartition des migrants.
Mi-avril, la cheffe de la diplomatie européenne Federica Mogherini avait réclamé aux États de l’Union européenne de renvoyer des navires de guerre en Méditerranée notamment pour permettre à l’opération militaire Sophia de lutter contre les trafics d’armes et de pétrole en Libye.