Le président français Emmanuel Macron recevra la semaine prochaine le maréchal Khalifa Haftar. Une nouvelle tentative pour relancer le processus politique dans le pays.
Après plus d’un mois d’offensive infructueuse des troupes du maréchal Haftar pour s’emparer de Tripoli, la situation semble dans l’impasse tant militaire que politique en Libye. Le Premier ministre libyen refuse de son côté tout cessez-le-feu qui ne se traduirait pas par un retour des troupes du maréchal Haftar sur leurs positions d’avant le début de l’offensive le 4 avril.
La rencontre prévue à Paris entre Macron et Haftar « aura pour objet d’échanger sur la situation en Libye et les conditions de reprise du dialogue politique, à la suite de la visite du Premier ministre (Fayez al-Sarraj), et en lien avec l’ONU et nos partenaires », selon la présidence française, citée par l’AFP.
Emmanuel Macron a reçu le 8 mai Fayez al-Sarraj, qui accuse Paris de soutenir son rival Khalifa Haftar. Le président français avait alors « réaffirmé le soutien » de la France au Premier ministre et appelé à un cessez-le-feu « sans conditions » dans ce pays déchiré par les conflits armés depuis la chute de Mouammar Khadafi en 2011.
Le maréchal Haftar, qui appelle ses troupes à poursuivre l’offensive, a été reçu discrètement, jeudi à Rome, traditionnellement proche des autorités de Tripoli et qui soutient le Premier ministre Al-Sarraj.
Paris renvoie dos à dos les deux protagonistes, jugeant que Fayez Al-Sarraj n’a pas non plus fait assez d’efforts pour concrétiser la feuille de route dont les deux rivaux étaient convenus fin février à Abou Dhabi, sous l’égide des Nations unies.
Cette feuille de route a été « mise en échec à la fois par une initiative du maréchal Haftar et par une initiative, ou une non-initiative, du Premier ministre Al-Sarraj », a lancé le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian mardi à l’Assemblée nationale.