Maria do Valle Ribeiro met en garde contre une “détérioration” de la situation en Libye.

Après plus de trois semaines de combats meurtriers entre camps rivaux dans la région de Tripoli, la situation humanitaire est « grave » et risque encore de se « détériorer », selon l’ONU.

Des combats se déroulent au sud de Tripoli entre les forces loyales au Gouvernement d’union nationale (GNA), reconnu par la communauté internationale, et celles du maréchal Khalifa Haftar, l’homme fort de l’est du pays qui a lancé le 4 avril une offensive pour conquérir la capitale.

« Tant que cette situation continue, il faut s’attendre à une détérioration » de la situation humanitaire, selon Maria do Valle Ribeiro, l’adjointe à l’émissaire de l’ONU en Libye, citée par l’AFP.

« Quand on voit l’utilisation de moyens aériens, les bombardements sans discernement de zones densément peuplées comme on l’a vu la semaine passée, il est difficile d’être optimiste », estime la responsable adjointe de la mission d’appui de l’ONU en Libye (Unsmil), chargée notamment de l’aide humanitaire.

La situation humanitaire est déjà « grave » selon elle, alors que le conflit est entré dans sa quatrième semaine. Depuis le 4 avril, au moins 278 personnes ont été tuées et 1.332 ont été blessées, selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).

Au moins 40.100 civils ont fui les combats, selon do Valle Ribeiro, et d’autres sont toujours bloqués dans les zones de combats, notamment dans la périphérie sud de Tripoli, difficiles d’accès pour les services de secours et les humanitaires.

Les conséquences des combats se répercutent bien au-delà des zones d’affrontement, et suscitent des « inquiétudes » sur « les services de bases » dans la capitale, les « approvisionnements en eau et électricité » et les services médicaux, ou « la disponibilité des produits de base et leurs prix ».

Remédier à cette situation d’urgence humanitaire nécessite 10,2 millions de dollars (9,1 Millions d’euros), qui « ne couvrent pas l’ensemble des besoins que nous anticipons mais au moins la réponse essentielle pour les trois, quatre premières semaines », selon la responsable onusienne.