Le gouvernement tanzanien a annoncé lundi que 467 personnes poursuivies pour crimes économiques avaient accepté de plaider coupables et de payer en échange de leur libération, dans le cadre d’une amnistie annoncée par le président John Magufuli.
Cette amnistie avait été proposée le 22 septembre par le président Magufuli, qui avait donné sept jours pour passer ce type d’accord aux personnes emprisonnées pour crimes économiques ne pouvant faire l’objet d’une libération sous caution, et dont le procès n’a pas encore eu lieu.
Le directeur des Poursuites publiques (DPP), Biswalo Mganga, a annoncé au chef de l’État, lors d’un événement retransmis par les télévisions, que 467 accusés avaient demandé à bénéficier de l’amnistie et s’étaient engagés à restituer un total de 107,84 milliards de shillings tanzaniens (43 millions d’euros).
Le président Magufuli s’est dit surpris par le nombre de demandes reçues et a décidé d’étendre d’une semaine supplémentaire la période d’amnistie. Mais il a insisté sur le fait qu’il n’y aurait plus de possibilité d’accord au-delà du 6 octobre.
Début septembre, le Parlement avait amendé le code de procédure pénale pour introduire la possibilité de tels accord entre le parquet et les prévenus, avec pour ambition de réduire le retard pris par les tribunaux dans le traitement des différents dossiers.
Avant même que cet amendement ne soit introduit, le parquet avait déjà eu recours à ce genre d’accord dans des cas exceptionnels. En avril, la principale compagnie de téléphonie mobile du pays, Vodacom Tanzania, avait accepté de plaider coupable et de payer 5,28 milliards de shillings (2,1 millions d’euros), après que cinq de ses hauts responsables eurent été inculpés pour crimes économiques.
Élu à la tête du pays fin 2015, le président Magufuli a hérité d’une administration gangrenée par la corruption, contre laquelle il lutte depuis mais avec des méthodes souvent jugées brutales. Son régime est par ailleurs accusé par les organisations nationales et internationales de défense des droits de l’Homme de violations répétées des libertés démocratiques, du droit d’expression et de la liberté de la presse.