La Cour constitutionnelle du Gabon a modifié la Constitution pour pallier l’absence du président Ali Bongo Ondimba. Ce dernier est hospitalisé depuis le 24 octobre en Arabie Saoudite où, selon la présidence à Libreville, il se trouve « dans une phase de recouvrement de la plénitude de ses facultés physiques ».
Pour l’opposition gabonaise, il s’agit d’une décision « inacceptable » et de « coup de force ». Tard mercredi soir, Marie-Madeleine Mborantsuo, présidente de la Cour constitutionnelle depuis 1991, a convoqué la presse pour lui faire part de la décision de la Cour de modifier la loi fondamentale afin de faire face à « l’incapacité temporaire » du président Bongo.
Ce dernier aurait eu « malaise, des vertiges et un saignement ». Mais il se trouve aujourd’hui « dans une phase de recouvrement de la plénitude de ses facultés physiques », selon la présidence. Aucune précision n’a été donnée sur le mal dont souffre Ali Bongo, 59 ans, ni sur la date de son éventuel retour au Gabon.
La Constitution actuelle ne prévoyant pas le cas d’« incapacité temporaire » du chef de l’État, la Cour, saisie par le Premier ministre Emmanuel Issoze Ngondet, a donc décidé d’y ajouter un alinéa, écrit l’AFP.
« En cas d’indisponibilité temporaire du président (…) certaines fonctions (…) peuvent être exercées, selon le cas, soit par le vice-président de la République, soit par le Premier ministre, sur autorisation spéciale de la Cour constitutionnelle », indique-t-il.
Dans un premier temps, la Cour a autorisé le vice-président, Pierre-Claver Maganga Moussavou, à convoquer et à présider un Conseil des ministres qui portera exclusivement sur l’ordre du jour joint à la requête du Premier ministre. Aucun Conseil des ministres ne s’est tenu depuis l’absence du président Bongo.
Avant d’être modifiée par la Cour, la Constitution stipulait que seul le président pouvait autoriser son vice-président à organiser un Conseil des ministres. En cas de vacance définitive du pouvoir, qui n’a pas été constatée par la Cour, le président du Sénat doit assurer l’intérim jusqu’à l’organisation d’une élection présidentielle dans un délai maximum de 60 jours.