En attendant la publication officielle des résultats provisoires du premier tour de la présidentielle, tenue le 15 septembre 2019 en Tunisie, par l’Instance Supérieure Indépendante pour les Élections (ISIE), ce mardi 17 septembre, l’Institut SIGMA Conseil a publié des chiffres faisant office de résultats provisoires.
Les déclarations de certains candidats corroborent ces résultats qui donneraient 19,5% pour le candidat indépendant et antisystème Kaïs Saïd et 15,5% à son suivant immédiat l’autre candidat antisystème du “Cœur de Tunisie” Nabil Karaoui, toujours en prison ! Le Candidat islamiste d’Ennahdha, Abdelfattah Mourou, viendrait en troisième position avec un peu plus de 11% des voix. Ainsi, l’Universitaire Kaïs Saïd et le magnat de l’audiovisuel Nabil Karaoui seraient au deuxième tour avant le 26 octobre prochain.
Si ces résultats se confirment, la grande surprise viendrait du côté de du professeur d’université et constitutionnaliste Kaïs Saïd, qui a fait campagne sans grand moyens financiers. Son seul atout était, la maîtrise de l’arabe classique et une belle voix d’un timbre raisonnant et séducteur.
Populiste à souhait, Kaïs, un indépendant, sans parti politique, s’était résolument engagé dans la lutte contre la corruption et a toujours mis le doigt sur les insuffisances criardes des institutions d’une Tunisie qui se veut moderne.
Professeur de droit constitutionnel, Kaïs Saïd a mené sa campagne électorale en marchant tout au long des rues des grandes villes tunisiennes, en compagnie de jeunes garçons et filles, âgés entre 25 et 35 ans. Son cortège était dépourvu de voitures 4X4 rutilantes, comme on en voit chez les autres candidats mieux nantis, à l’image notamment de Karaoui ou plutôt son épouse Salwa Smaoui, qui a dirigé la campagne électorale à la place de son mari, emprisonné.
En revanche, le score de Nabil Karaoui (15,5%) ne saurait surprendre, d’autant que les sondages d’avant élection, le présentait comme étant le grand favori de ces joutes électorales.
L’échec des partis traditionnels non plus, ne serait pas une surprise. La situation économique morose, avait réussi à détourné les Tunisiens des politiciens classiques qui n’ont pas réussi à faire décoller l’économie du pays, après la chute de Ben Ali. Cette déception des classes moyennes tunisiennes, a fait le lit au populisme dont le mérite est qu’il a fait rêver la jeunesse tunisienne.
Dans les états-majors des candidats en lice, l’heure est à l’écoute de l’ISIE, seule habilitée à proclamer les résultats officiels, attendus demain mardi au plus tard.
Dans l’attente des premiers résultats, l’on annonce le décès de Chadlia Saïda Farhat Caïd Essebsi, veuve du président défunt Béji Caid Essebsi, décès survenu hier dimanche 15 septembre 2019. Elle sera inhumée lundi 16 septembre au carré de la famille Caïd Essebsi au cimetière du Djellaz de Tunis, la capitale.