Le président de l’Assemblée nationale du Sénégal a prononcé, hier, un discours d’anthologie pour faire l’éloge de l’unité historique, culturelle et politique des peuples du continent africain.
Invité de son homologue burkinabe, Alassane Bala Sakandé, à l’occasion de l’ouverture de la première session ordinaire de l’année de l’Assemblée nationale du Faso, le président Niasse a choisi de s’adresser aux députés, aux femmes et à la jeunesse africaine, en général pour les exhorter à prendre conscience des atouts exceptionnels de leur continent et à agir pour relever le défi de toutes les émancipations, aussi bien économiques, culturelles et sociales.
Il a convoqué l’histoire et la géographie, pour déconstruire les fables coloniales et les oublis volontaires dont le but était de passer sous silence l’épopée fabuleuse des peuples africains qui, avec Bakari II, par exemple, ont « découvert l’Amérique très longtemps avant Christophe Colomb ». Les habitants noirs de Colombie en sont la preuve vivante, eux qui n’ont jamais été débarqués dans ce pays par des bateaux négriers. Mais qui sont les descendants des rescapés de l’expédition de Bakari II qui date de 1312.
La Charte de Kurukanfouga (Charte du Mandé de 1236) n’a rien à envier aux « déclarations des droits de l’homme » de l’époque moderne. Cet héritage africain est aussi universel et précieux que ceux de l’époque moderne d’origine européenne.
Cette séquence du discours du président Niasse enracine l’Afrique dans son passé dont ses fils peuvent être fiers pour, ensuite, mieux situer les enjeux du défi démocratique continental.
Les députés, fait-il remarquer, ont des différences positives dans une assemblée plurielle, lieu d’expression de la liberté et de la souveraineté populaire. Il a rendu un hommage appuyé à ses hôtes burkinabés dont le pays a connu des péripéties historiques glorieuses que magnifient tous les africains patriotes.
La démocratie burkinabé est une expérience qui fait la fierté de la jeunesse continentale, celle-la même que Niasse pousse à prendre ses responsabilités pour apprendre, se former et prendre la relève.
Il est heureux qu’il ait pu, s’adresser à l’occasion, à une centaine de jeunes pris en charge par l’Assemblée nationale du Burkina, qui étaient dans l’hémicycle. Le discours captivant du parlementaire et homme d’État sénégalais a séduit l’assistance qui lui a fait une « standing ovation ». Ce fut donc, un grand moment de célébration de l’Afrique unie, fière et déterminée à conquérir l’avenir.
Le président Niasse a laissé parler son cœur et la jeunesse burkinabé a compris le message et apprécié la générosité du messager, un « africain sans frontières », un homme d’expérience et un passeur de témoin.
Dans ce contexte précis la coopération parlementaire sénégalo-burkinabé ne peut que se développer, de façon harmonieuse et servir de modèle continental. En effet qui d’autre que les élus des peuples peuvent favoriser des synergies positives entre les pays, les peuples et les communautés qui les composent ?
Ce jour, le président du Burkina, Roch Marc Christian Kaboré reçoit le président de l’Assemblée nationale du Sénégal, Moustapha Niasse, en présence de son homologue Alassane Bala Sakandé.
Cette audience sera l’occasion de retrouvailles chaleureuses entre deux hommes qui ont été « collègues » ministres des Affaires étrangères et président des parlements de leur pays respectif. C’est dire qu’ils se connaissent depuis longtemps et s’apprécient mutuellement.