Le Conseil constitutionnel sénégalais doit désormais vérifier et publier la liste des candidats retenus au plus tard le 21 janvier.

LE NOMBRE REQUIS DE PARRAINAGES EST UNE CONDITION NÉCESSAIRE MAIS PAS SUFFISANTE

Le Conseil constitutionnel a commencé l’examen des 27 dossiers de candidature déposés auprès de ses services. Les candidats concernés et/ou leurs représentants sont conviés à assister aux vérifications impératives. Parce que la transparence est de rigueur !

Toutes les anomalies : doublons, manque de signature des parrains, du numéro de la carte d’identité biométrique CEDEAO, etc…peuvent justifier le rejet de tel ou tel parrainage.

Les candidats concernés seront informés de manière limpide pour pouvoir apporter des correctifs nécessaires (remplacer, par exemple certains parrainages) avant que le Conseil constitutionnel ne prenne une décision finale validant ou invalidant les parrainages qui lui sont soumis.

Toutefois si l’obtention du nombre requis de parrainages est une condition nécessaire pour être candidat à la présidentielle du 24 février 2019, ce n’est pas une condition suffisante.

D’autres critères doivent aussi être pris en compte comme la nationalité sénégalaise exclusive du candidat, l’impératif de jouir de tous ses droits civils et politiques, de n’être pas empêché par des condamnations judiciaires qui interdisent tout acte de candidature à la personne concernée etc.

C’est dire que la validation des candidatures, pour une élection majeure comme l’est la présidentielle, est un parcours très sélectif, d’une rigueur exceptionnelle car il s’agit de permettre à un homme ou à une femme de pouvoir briguer les suffrages des citoyens sénégalais et, s’il lui font confiance, de devenir le chef de l’État, le chef des Armées, le premier magistrat du Pays, le protecteur des Arts et des Lettres, la clef de voûte des Institutions de la République.

La Démocratie exige de sécuriser un tel processus électoral d’où le filtre des parrainages qui existe dans la plupart des grandes démocraties, sous diverses formes.

Les opposants sénégalais qui s’y étaient opposés en vain, ont bien été obligés d’en faire la collecte. Maintenant ils essaient d’introduire en erreur l’opinion publique nationale et internationale en faisant des déclarations tonitruantes après le dépôt des parrainages et à la sortie du Conseil constitutionnel, suite au premier examen de leur dossier.

Devant les micros opportunément tendus les uns et les autres rivalisent de chiffres et affirment urbi et orbi qu’ils « ont passé le test brillamment ». Le bruit est tellement assourdissant que le Conseil Constitutionnel a publié un communiqué sur son site web pour clarifier le débat : le dépôt de parrainages n’est qu’une étape dans un processus qui aboutira à la publication de la liste officielle des candidats remplissant toutes les conditions pour participer aux joutes électorales du 24 février 2019.

Il faut donc prendre avec des pincettes les déclarations triomphalistes des uns et des autres. En vérité n’importe qui peut déposer une caution à la caisse dépôts et consignations et des fiches de parrainages au Conseil constitutionnel.
Mais la décision finale sera prise, après la vérification de tous les critères de recevabilité d’une candidature à la présidentielle.

La répétition est pédagogique : le nombre requis de parrainages (0,8% jusqu’à 1% du corps électoral) est une condition nécessaire mais pas suffisante.