Le G5 Sahel est certes opérationnel, mais n’arrive toujours pas à se déployer pleinement. La faute au manque de moyens, une question récurrente depuis sa mise en place.
Il est vrai que maintenant le budget de la force antiterroriste est chiffré à 400 millions d’euros qui seraient déjà mobilisés. Mais le commandant du G5 Sahel, le général mauritanien Hanana Ould Sidi se plaint des lenteurs des décaissements qui ne permettent pas de mener des opérations d’envergure et d’assurer une présence continue sur le terrain immense sahélo-saharien que se partagent la Mauritanie, le Mali, le Niger, le Tchad et le Burkina, soit plusieurs millions de kilomètres carrés.
Et, il y a urgence au vu de la recrudescence des attaques terroristes au Mali, au Burkina et au Niger, notamment. Les équipements militaires aussi tardent à être fournis, en particulier les blindés demandés par les responsables du G5 Sahel. Une première livraison devrait être effectuée très prochainement, selon des sources dignes de foi.
Toutefois, ces difficultés n’ont pas empêché les forces commandées par le général Ould Sidi d’agir sur le terrain. Elles ont déjà menées 5 opérations qui ont été couronnées de succès, pour avoir porté de rudes coups aux groupes terroristes.
D’autres sont planifiées et vont certainement être lancées rapidement, au vu de l’escalade constatée ces derniers temps, avec des groupuscules sans foi ni loi qui essaiment dans la zone. Le G5 Sahel a un défi redoutable à relever et le seul soutien de la France ne peut suffire.
L’Arabie Saoudite et les Émirats arabes unis ont certes mis la main à la poche, mais l’Europe traine des pieds et l’aide américaine se fait attendre. Sans doute que ces questions cruciales vont être abordées, en ce moment même, pendant la réunion qui se tient à New-York entre les pays membres du G5 Sahel, en présence du ministre français des Affaires étrangères, Jean Ives Le Drian.
Il y a d’abord et avant, tout, la mobilisation de la totalité des 5000 soldats du G5 Sahel. Pour le moment, seuls 4000 le sont. L’immensité du terrain à couvrir et le manque de moyens adéquats (blindés, par exemple) laissent penser que même 5000 soldats ne suffisent pas pour être efficace. C’est mieux que rien et c’est une force qui pourrait monter en puissance, si elle démontre son utilité sur le terrain.
Le général mauritanien a compris que la seule lutte armée ne sera pas déterminante. Il faut aussi gagner la confiance des populations menacées par les terroristes et qui sont méfiantes de plus en plus, envers les autorités étatiques.
En vérité, il y a une guerre qui est en cours dans la zone sahélo-saharienne. Elle prend des proportions dangereuses et pourrait menacer la stabilité de toute la région. Il est donc bon que le débat soit porté à New-York, au siège des Nations-Unies.
Et qu’une prise de conscience salutaire pousse les responsables politiques à agir, de manière concrète. Et, non en faisant des promesses, rarement suivies d’effet.