Yemi Osinbajo, le vice-président du Nigeria a relevé de ses fonctions le chef de l’agence chargée des services de sécurité d’État (DSS).

Le vice-président Yemi Osinbajo a ordonné mardi la cessation des fonctions du directeur général du Service de sécurité de l’État, Lawal Musa Daura. « Avec effet immédiat », indique un communiqué officiel, repris par la presse internationale.

Yemi Osinbajo, qui assure l’intérim à la tête du pays durant les vacances du président Muhammadu Buhari, a en effet décidé de limogé le chef de l’agence des renseignements nigériane, après la prise de contrôle temporaire du Parlement par les forces de sécurité. La présidence du Nigeria a condamné une opération « illégale » menée à son insu.

Selon des sources locales, des hommes armés et cagoulés portant des insignes de la police et de l’agence de renseignement nationale (Department of State Services – DSS) s’étaient postés dès 7H00 locales devant les portes de l’Institution, empêchant parlementaires, employés et journalistes de rentrer.

Les législateurs avaient finalement pu accéder à leurs bureaux en milieu de matinée, après avoir vivement protesté. Face à l’indignation générale qui a suivi dans les médias et sur les réseaux sociaux, la présidence de la République a annoncé mardi en début d’après-midi le limogeage du patron de la DSS.

Une « violation flagrante » de l’ordre constitutionnel

Le vice-président du Nigeria a décrit « la prise de contrôle non autorisée du complexe de l’Assemblée nationale (…) comme une violation flagrante de l’ordre constitutionnel, de la primauté du droit et de toutes les notions acceptables de la loi et de l’ordre », assurant que cette opération avait été menée « à l’insu de la présidence ».

Ancien militaire à la retraite, Lawal Musa Daura, originaire de Katsina (nord) comme M. Buhari, dont il fait partie du cercle proche, avait été nommé en juillet 2015 à la tête de la DSS. Plusieurs représentants de l’opposition bloqués à l’extérieur avaient accusé dans la matinée la présidence de vouloir lancer une procédure de destitution contre le président du Sénat, avec lequel les relations sont notoirement exécrables.