Le chef de l’Onusida (Programme commun des Nations Unies sur Sida), le Malien Michel Sidibé, pourrait être limogé. Son sort était en jeu mardi alors que le comité de direction de l’agence se réunissait à Genève au lendemain de la publication d’un rapport accablant sur sa gestion d’une plainte interne pour agression sexuelle.
En poste depuis 9 ans, Michel Sidibé fait l’objet d’une enquête après le dépôt d’une plainte à son encontre. Pour l’AFP, l’Onusida, créée en 1994, est plongée dans la « pire crise de son histoire depuis le dépôt de cette plainte ».
Afin de répondre aux accusations de mauvaise gestion de cette affaire, Michel Sidibé avait appelé en février 2018 à la mise en place d’un Groupe d’experts indépendants sur la prévention et la riposte au harcèlement, y compris sexuel, au sein du Secrétariat de l’Onusida. Mais le rapport d’enquête publié la semaine dernière a infligé un sévère camouflet au directeur exécutif.
Le rapport conclut qu’un « changement de direction est devenu nécessaire pour que l’Onusida retrouve une culture de dignité et de respect ».
« Les dirigeants, les politiques et les processus au sein de l’Onusida n’ont pas réussi à prévenir les allégations de harcèlement, y compris de harcèlement sexuel, d’intimidation et d’abus de pouvoir à l’Onusida, ni à y répondre correctement », ont pointé les experts. Ils ont dénoncé une direction qui « échoue à prendre ses responsabilités face à une culture de l’impunité qui se répand au sein de l’organisation ».
Le Conseil de coordination du Programme (CCP), qui pilote le fonctionnement de l’agence spécialisée sur le sida, a ouvert mardi une réunion de trois jours à Genève, qui pourrait décider du sort de son directeur exécutif. Mais les activistes font pression sur le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres pour qu’il limoge Michel Sidibé, écrit l’AFP.
Stéphane Dujarric, porte-parole du secrétaire général de l’ONU, a déclaré que Antonio M. Guterres fera ses commentaires après la fin des “délibérations” du CCP. L’Onusida a déclaré vendredi que Sidibé n’avait pas l’intention de démissionner. « Je vais consacrer les 12 prochains mois à mettre en œuvre ce programme de changement », a dit le directeur exécutif après la publication du rapport.