L’Algérie, le Soudan et la Libye vivent depuis quelques temps des changements socio-politiques assez significatifs. Pour la Libye, la révolution qui avait démarré en février 2011, avait fini par emporter le Guide de la Révolution, feu Muammar El-Khadafi. Depuis lors, le pays est coupé en deux : une partie contrôlée par Abdel Fattah Al-Sarraj, installé par la communauté internationale, et l’autre partie (l’Est), occupée par le maréchal Khalifa Haftar, jugé proche des Émirats et de l’Arabie Saoudite.
En Algérie, le général Ahmed Gaïd Salah, chef d’état-major de l’armée, conduit laborieusement la transition. La presse de l’opposition égyptienne le décrit comme l’homme des Émirats Arabes Unis. Au Soudan, le général Abdel Fattah Al-Burhann tout comme son numéro 2 Mouhammed Hamdane Dogolo sont taxés d’être proches des EAU et de l’Arabie Saoudite.
Si cela est avéré, le monde arabe va vers la formation d’un grand bloc homogène autour des Émirats arabes unis et l’Arabie Saoudite. Deux pays qui s’entendent à merveille et qui prônent une politique d’ouverture et de tolérance. Cet axe, pourrait représenter un poids géopolitique capable de changer la donne dans la zone du Moyen-Orient où l’Iran et la Turquie profitent des changements de régime en Irak et la guerre dévastatrice en Syrie pour mieux se positionner.
Avec le Qatar qui semble militer pour l’axe Iran-Turquie, il est nécessaire que le monde arabe, puisse constituer un grand axe pour faire face aux multiples menaces dont les pays arabes sont aujourd’hui confrontés. Dans cette course vers des alliances stratégiques, l’Afrique pourra jouer un rôle important, dans la mesure où, elle constitue la base-arrière naturelle de l’axe Émirats-Arabie Saoudite.
En attendant, la communauté internationale devra aider à surveiller et à protéger les mouvements de changement qui s’opèrent dans ces trois pays arabes : Libye, Algérie et Soudan. En Libye, la situation s’enlise de jour en jour, avec un Haftar qui assiège la capitale Tripoli, sans parvenir à la faire tomber. Il appartient, à l’ONU de clarifier son jeu pour attirer les différents protagonistes vers des solutions consensuelles.
L’Algérie, quant à elle, va droit vers l’impasse ou en tout cas vers un vide constitutionnel, si l’on n’arrive pas rapidement à fixer une nouvelle date pour la tenue de la prochaine élection.
Au Soudan, la révolution populaire prend une nouvelle tournure, depuis la répression sanglante des manifestations et le déguerpissement des barricades. Désormais, les militaires redeviennent seuls maîtres à bord de la révolution. Il est vrai que la récente médiation du Premier ministre éthiopien, permet de nouvelles lueurs d’espoir pour la reprise des négociations entre le Comité militaire de Transition et les représentants de l’Alliance pour la liberté et le Changement.