En Allemagne, Angela Merkel sera officiellement réélue chancelière ce mercredi lors d’un vote solennel des députés du Bundestag.
À 63 ans, elle enchaîne son quatrième mandat à la tête du pays et dirige pour la deuxième fois d’affilé un gouvernement de coalition avec ses partenaires bavarois de la CSU et les sociaux démocrates du SPD.
Angela Merkel, devra tenir ses troupes alors que le débat sur sa succession est ouvert. Certes elle a réussi à prendre de court ses adversaires internes en nommant sa dauphine, Annergret Kramp-Karrenbauer (AKK), au poste de secrétaire générale de la CDU. Mais les autres prétendants au trône n’ont pas dit leur dernier mot. « Le ministre de la santé, Jens Spahn, ne manquera pas de se faire entendre. Merkel pensait le neutraliser en le nommant au gouvernement. C’est une erreur » analyse Gero Neugebauer, politologue à l’université libre de Berlin (FU).
Les sociaux-démocrates se sont d’ailleurs réservés une porte de sortie en inscrivant dans le contrat de coalition un bilan à mi-parcours. « Cette option leur permettra de quitter le gouvernement la tête haute dans deux ans si les choses tournent mal » explique Markus Linden, politologue à l’université de Trèves. En ajoutant qu’un mandat complet n’est donc nullement assuré pour Angela Merkel.
La Chancelière devra également donner des réponses aux propositions françaises de refondation sur l’Europe. Elle a promis de se rendre à Paris juste après son élection, pour évoquer la relance du « couple franco-allemand » et la réforme de la zone euro avec le président Macron.
Après tant de difficultés, et alors que les réflexions sur l’après-Merkel ont commencé, le doute subsiste donc sur la pérennité de la coalition formée. La Chancelière s’est montrée lundi confiante en partant du principe qu’elle gouvernera jusqu’en 2021. Autour d’elle, tout le monde a acquiescé.