L’Assemblée des représentants du peuple (ARP) a approuvé le remaniement ministériel proposé par le chef du gouvernement Youssef Chahed.

Le chef du gouvernement tunisien Youssef Chahed a présenté au Parlement son nouveau gouvernement, remanié selon lui pour faire face à des « offensives politiques » de la majorité.

Une plénière consacrée au vote de confiance à la nouvelle équipe gouvernementale était en cours hier, après des polémiques sur le remaniement critiqué par le président Béji Caïd Essebsi.

Youssef Chahed, nommé il y a deux ans par le président Béji Caïd Essebsi, s’est retrouvé sur la sellette après un bras de fer avec son parti d’origine, Nidaa Tounès, dirigé par le fils du chef de l’État tunisien. Il s’est depuis reconstitué un soutien, et devrait obtenir les voix nécessaires au Parlement pour approuver son nouveau gouvernement.

Lors de son discours au Parlement, le chef du gouvernement tunisien a dit vouloir « renforcer l’amélioration des indicateurs de la croissance et de l’investissement (…), la création d’emploi » et limiter le déficit public à 3,9% dans le budget 2019.

Chahed a changé la semaine dernière treize de ses ministres, sans toucher aux ministres des Affaires étrangères et de la Défense, les deux postes pour lesquels il aurait été obligé de consulter le président selon la Constitution.

La présidence de la République a fait savoir qu’elle n’approuvait pas ce remaniement, signe que la classe politique tunisienne reste profondément polarisée par une forte lutte pour le pouvoir, à l’approche des législatives et de la présidentielle prévues en 2019.

A quelques mois des élections législatives, le chef du gouvernement a déploré des « offensives politiques, le bruit et la perturbation » qui ont affecté « négativement la situation générale dans le pays ».

« Tout le monde parle d’une crise gouvernementale mais la vérité (…) c’est qu’il y a une crise politique au sein d’une partie de la classe politique », a-t-il estimé.

L’instabilité politique inquiète nombre d’observateurs, la Tunisie restant fragilisée, en dépit d’une reprise de la croissance, par un chômage persistant au-dessus des 15% et une inflation dépassant les 7,5%, qui exacerbent des tensions sociales fortes, près de huit ans après la révolution.