Me Abdoulaye Wade accuse Me Madické Niang de l’avoir «poignardé dans le dos».

Cette fois-ci, la maison Wade brûle et l’incendie est entrain de tout emporter : la relation Wade/Madické Niang (l’homme chez qui il logeait à Dakar, son ex-ministre de la justice, des Affaires Étrangères etc…Son complice dans les affaires les plus secrètes pour ne pas dire louches, son collègue avocat et homme lige, bref celui qu’on croyait être le plus fidèle des talibés du patriarche.

Il a eu le tort de réfléchir à haute voix à un « candidat de recours » à l’intouchable Karim Wade au sein du PDS. En vérité Madické Niang complotait depuis un bon moment pour être ce candidat du plan B comme l’ont révélé il y a déjà de longues semaines les rebelles Pape Samba Mboup et Farba Senghor. Ils avaient nommément désigné Madické Niang « qui œuvrait dans l’ombre pour susciter une initiative qui le proposerait candidat à la place de Karim empêché ».

Madické Niang n’a jamais été courageux mais l’envie lui démangeait de devenir candidat pour la gloriole et pour pouvoir négocier l’après Wade qui a sonné depuis longtemps.

Le Vieux ne peut plus se présenter -limite d’âge oblige – et son fils chéri, non plus, casier judiciaire oblige. Les affirmations farfelues des responsables PDS comme Omar Sarr ou encore Amadou Sall font sourire et Madické, lui, cherche à tirer son épingle du jeu. Il semble refuser l’éventualité ultime du boycott que recherchent les Wade « Die-hard ».

En toute logique, soutenir la candidature impossible de Karim Wade va mener à un appel au boycott de la présidentielle, une fois les candidatures officielles proclamées par le Conseil constitutionnel.

À ce moment là, aucune candidature de recours ne sera plus possible, faute de parrainages, notamment. Le PDS serait ainsi sans candidat et, au fond c’est ce que veulent les Wade père et fils. Ce sera un Wade ou personne.

La lettre initiée par Thiombane est un leurre. Madické n’y est pas étranger. C’est lui qui tire les ficelles comme l’avait annoncé Pape Samba Mboup qui a été conséquent et avait pris ses distances avec Wade.

La réaction violente de Wade père contre Madické est parfaitement compréhensible car l’homme se sent trahi. Mais il a tort car les fidèles du PDS veulent avoir un candidat même si ce n’est pas un Wade. Ils veulent la démocratie et non la monarchie. Pour Wade le destin « présidentiel de son fils » vaut tous les sacrifices et ceux qui en doutent sont condamnés à l’autodafé verbale.

Madické Niang a été servi et, certainement Wade lui a versé toute la hargne qu’il avait accumulée après les départs successifs des Farba Senghor, Pape Samba Mboup, Souleymane Ndéné Ndiaye, Modou Diagne Fada, Serigne Mbacké Ndiaye, Abdoulaye Baldé, etc…

La saignée sans précédent que subit le parti PDS est un chant du cygne, une oraison funèbre et Wade ne peut admettre cette réalité. Dans sa réponse au vitriol, il fait remarquer que « tous ceux qui avaient essayé auparavant avaient échoué ». Il a raison ; mais c’était avant. Aujourd’hui la donne a changé car le vieux lion est devenu trop vieux et, surtout, éliminé par l’âge. Il ne peut plus être candidat à la présidentielle. Son fils, non plus.

Il n’y a plus d’espoir ! Après 12 ans de pouvoir et une fin calamiteuse sanctionnée par un désaveu populaire massif, Wade est devenu un homme du passé trainant un lourd passif de corruption, de mal gouvernance et de népotisme.

Son fils Karim, à 50 ans est aussi un homme du passif, sanctionné par une lourde condamnation pénale de 6 ans qui l’exclut de la course présidentielle de 2019. Le bilan politique des Wade, au final, est lamentable.

C’est la raison pour laquelle le père essaie, avec l’énergie du désespoir d’imposer son fils qui traine de lourds handicaps et, surtout l’impossibilité d’être ni électeur ni éligible. Pour 2019 la messe est dite : Karim est non partant. Au PDS cette vérité qui crève les yeux est tabou.

Madické Niang, peut jurer sur tous les Dieux, il sait que les carottes sont cuites. Il a tenté un coup qui a avorté. Aura-t-il le courage de braver le vieux lion et de se sentir libérer par ses insultes. Rien n’est moins sûr !

Dans sa réponse, il esquive, jure et…s’enfonce. Car il reconnait que nombre des signataires de la lettre adressée à Wade sont ses amis. Wade père a bien compris et n’a pas manqué ses cibles.

Madické doit assumer et se lancer s’il veut encore avoir une once de crédibilité. Désormais il joue son honneur et son poste de président du groupe parlementaire gagné par Wade père. Va-t-il démissionner avant de se faire humilier ? La rentrée parlementaire va nous édifier.