Deux jours de campagne officielle ont suffi pour faire tomber les masques, côté opposition : Ousmane Sonko a des problèmes sérieux de logistique et n’a pas pu quitter Dakar en temps et heure pour Kaolack. Il avait misé sur l’aide de Goudiaby Atepa qui lui a fait faux bond. Il ne savait pas que l’architecte a du verbe à revendre et peu de CFA à offrir.
Quand on va en campagne, on se prépare en conséquence et on ne compte pas sur des soutiens de la 25ème heure qui sont, sans doute, douchés par la dégringolade de Sonko dans les réseaux sociaux.
Quant à Idrissa Seck, il a beaucoup compté sur les Wade pour les attirer dans une alliance contre nature, en pure perte. Wade lui a sèchement signifié son refus. Wade ne soutiendra personne et surtout pas Seck qui l’a trahi déjà mille fois. Pour Wade c’est Karim ou rien et ce sera rien car Karim est exclu de la présidentielle. C’est donc le boycott pour ses partisans.
Son retour annoncé à Dakar le 7 février n’aurait donc pas de raison d’être sauf pour un homme machiavélique comme Wade qui va essayer de perturber la présidentielle. Qu’il se tienne pour dit que les autorités de l’État ne lui permettront pas de bafouer la loi. Son âge avancé ne saurait être un passe-droit et il a intérêt à se calmer.
Pourquoi venir essayer de semer la zizanie dans une élection à laquelle il a décidé de ne pas engager son propre parti ? Parce que Karim Wade, le fils chéri ne remplit pas les conditions pour y participer ? De nombreux militants du PDS ont d’ores et déjà tourné le dos aux Wade, père et fils, les uns pour dénoncer la couardise de Karim qui n’a pas osé fouler le sol sénégalais ; les autres pour s’insurger contre le peu de considération du fondateur du PDS envers ses partisans.
Pour Wade seul son fils est digne de porter les couleurs de son parti, lui étant empêché par son âge canonique (la limite d’âge est de 75 ans pour participer à l’élection présidentielle). Une plainte va être déposée contre Madické Niang s’il continue d’utiliser les couleurs du PDS. Et, Idrissa Seck est prié d’aller chercher alliance ailleurs !
Quelle douche froide pour Seck qui a aussi subi le désaveu de Aida Mbodje et celui de Khalifa Sall. Aucune personnalité de premier plan ne veut d’un homme décrédibilisé qui n’a aucune chance de seulement bien figurer dans cette présidentielle. Idrissa Seck est le dernier à savoir qu’il ne fait plus recette et que Wade a tourné la page qui le concerne depuis des lustres.
Pendant ce temps Macky Sall déroule son programme de campagne comme sur des roulettes : partout où il est passé, il a soulevé des foules impressionnantes. À Mbacké comme à Touba, à Tivaouane comme à Louga où il a lancé des piques, sans jamais citer son nom, à Wade.
Il a rendu hommage à Abdou Diouf, dans sa ville natale, en faisant remarquer qu’il avait accepté sa défaite en l’an 2000 et s’était retiré de la politique depuis. Contrairement à Wade qui continue de se ridiculiser en cherchant à marquer de sa présence négative l’élection présidentielle.
Macky Sall, après la tournée des inaugurations (qui se poursuit pendant la campagne), mène une campagne électorale triomphale, dopée par le bilan hors norme de son septennat, si on peut dire.
La liesse populaire suscitée par les déplacements du candidat de BBY témoigne de l’adhésion massive des citoyens et de leur volonté de le réélire dès le soir du 24 février. Si les opposants sont à la peine pour mobiliser, c’est bien parce que le choix de l’immense majorité des populations est clair et net, en faveur de Macky Sall.
Il faut craindre que les opposants dans le désarroi ne finissent par avoir un comportement outrancier qui serait signe de leur lassitude. Pourtant, ils ne doivent s’en prendre qu’à eux-mêmes, ayant choisi de défier un candidat qui ne boxe pas dans la même catégorie qu’eux.
Macky Sall a un bilan et un programme qui anesthésient l’opposition. Pour beaucoup d’entre eux, la campagne électorale qui ne fait que commencer, sera un long chemin de croix qui va soulager leurs poches et leur faire avaler beaucoup de poussière. Pour rien !