L’ex porte-parole du gouvernement, Brice Laccruche Alihanga est exclu du nouveau remaniement politique.

La suite logique de la purge anti-Laccruche a abouti au limogeage de l’ex-directeur de cabinet du président Ali Bongo qui n’est plus membre du gouvernement.


Il boit ainsi le calice jusqu’à la lie, après les arrestations successives de ses « hommes », y compris son propre frère mis, lui aussi, en détention. Le couperet est tombé ce jour avec un remaniement ministériel qui l’écarte du gouvernement.

L’ascension fulgurante de Laccruche est stoppée nette et il ne devrait s’en prendre qu’à lui-même, pour avoir cibler tous les amis du président Ali Bongo, et même des membres de sa famille. Laccruche se croyait tout permis dans un pays où le chef de l’État est diminué par un AVC, et était souvent hors du pays.

Régent autoproclamé Laccruche, sorti de nulle part s’est imposé comme l’homme fort du régime. Mais, il a oublié que Ali Bongo était encore en vie et avait le pouvoir entre les mains, par l’onction du suffrage universel. Lui, Laccruche n’était élu par personne et n’avait aucune légitimité. Il n’avait pas de base politique, non plus.

Sa mainmise sur le pouvoir gabonais en rappelait certes d’autres, ailleurs sur le continent, mais ne pouvait prospérer. C’était une couleuvre trop grosse pour être avalée par les citoyens.

L’opération « mains propres » a certes ciblé des boucs-émissaires pour régler des comptes politiques et personnels. Mais a eu, aussi, le mérite de débarrasser le pays d’un personnage qui ressemblerait à Raspoutine. Le règne de Laccruche a été de courte durée et c’est tant mieux.

Toutefois Ali Bongo n’est toujours pas en mesure d’exercer pleinement la totalité de son pouvoir de président de la République. Il faut craindre que la période des luttes de clans, au sein du pouvoir, ne continue de plus belle. Et avec les règlements de comptes sans pitié.

Les vagues d’arrestations sont inquiétantes dans un pays qui a besoin de dialogue et de concertation entre tous ses fils pour sortir de la crise politique qui perdure et, dans laquelle s’enlise tout le territoire. Ali Bongo n’a pas les moyens physiques d’exercer un leadership réel. Il est un jouet entre les mains des uns et des autres.

Laccruche n’a plus les faveurs de la cour et/ou du patron : il est sorti par la petite porte. Va-t-il rester libre de ses mouvements ? Rien n’est moins sûr !