Les frontières terrestres algéro-marocaines sont fermées depuis 1994.

 Les frontières entre le Maroc et l’Algérie sont fermées depuis 1994 malgré les multiples appels à leur réouverture. Même les chefs des deux États ne semblent pas en mesure de déclencher le processus de réouverture. L’héritage du passé pèse toujours sur les relations entre les deux voisins.

« Les frontières entre l’Algérie et le Maroc auraient été rouvertes si la question dépendait uniquement du président Bouteflika ». C’est ce que vient d’affirmer le diplomate algérien Lakhdar Brahimi lors d’une interview accordée au site « Algérie Diplomatique ». L’ancien chef de la diplomatie algérienne n’a pas hésité a affirmé que si cela ne tenait qu’au président Bouteflika, « il aurait déjà rouvert les frontières avec le Maroc, comme il aurait participé à la relance de l’Union maghrébine (UMA) ».

Une rupture de plus de 24 ans

Ce qui empêche le président algérien de répondre favorablement aux appels à l’ouverture de frontières lancés à plusieurs reprises par le Maroc est le poids des dossiers concernant les relations entre les deux pays. Hérités des régimes précédents ces dossiers bloquent tout rapprochement pour le moment, affirme le diplomate qui s’est dit également favorable à cette réouverture.  « Je suis toujours convaincu que la situation qui prévaut au niveau des frontières entre l’Algérie et le Maroc est inacceptable » a-t-il déclaré.

Fermées depuis 1994 par l’Algérie en réponse à une décision marocaine d’imposer des visas aux algériens désirant se rendre au Maroc, les frontières terrestres entre les deux pays voisins s’étalent sur plusieurs centaines de kilomètres. Séparant plusieurs familles et plombant les activités commerciales des deux côtés, cette fermeture est l’une des entraves principales à la construction de l’Union du Maghreb. L’Organisation née-morte n’a jamais atteint ses objectifs notamment à cause des hostilités entre les deux pays voisins.

Un président en bonne santé

S’agissant de ses rencontres avec le président Bouteflika, l’ancien envoyé spécial de l’ONU pour la Syrie s’est voulu rassurant. Évoquant l’état de santé du président, il a affirmé que « sa mémoire est très forte. C’est lui qui me fait rappeler parfois des personnes et des dates. À part sa voix basse, il est en très bonne santé. Il gouverne, gère et suit les dossiers et toutes les affaires du pays ».

Mettant fin aux rumeurs remettant en question les capacités du président à gérer le pays après sa maladie et ses multiples déplacement en France pour un suivi médical, M. Lakhdar a fait savoir que Bouteflika jouissait « de ses capacités mentales et cognitives ». Il est le dirigeant réel du pays et il est le chef des forces armées, toujours selon les déclarations du diplomate.