Le Premier Ministre sénégalais Mahammed Boun Abdallah Dionne.

La question des parrainages qui agite le landerneau politique sénégalais a fait l’objet d’un éclairage bienvenu à l’occasion du débat organisé ce jour à l’Assemblée nationale du Sénégal.

Le premier ministre Boun Abdallah Dionne qui s’adressait aux élus parlementaires pendant la séance des « questions orales » a rappelé que les parrainages existent au Sénégal depuis 1991. Mais n’étaient exigés qu’aux candidats indépendants.

C’est pour mettre fin à cette discrimination que le gouvernement a déposé un projet de loi pour étendre l’obligation d’avoir des parrainages à tous les candidats à l’élection présidentielle : « Sénégal pour tous, parrainage pour tous ».

Il s’agit cependant d’un PARRAINAGE CITOYEN c’est à dire qu’il suffit d’obtenir le parrainage de citoyens simples en rassemblant un pour cent des 6.500.000 électeurs, soit 65 000 parrainages arrondis à 70 000 qui doivent être répartis sur 7 régions (sur les 14 que comptent le pays). Soit 10.000 parrainages par région.

Les candidats à la candidature ont la possibilité de contrôler le processus et, en cas de rejet de déposer un recours, avant le délibéré du Conseil Constitutionnel. On ne peut pas être plus transparent et plus juste.

En France, les candidats à l’élection présidentielle ont l’obligation de solliciter et de recueillir des parrainages d’élus pour valider leur candidature. Au Sénégal, tous les citoyens ont la possibilité de parrainer qui ils veulent .Mais un citoyen ne peut parrainer qu’une seule personne.

À l’évidence les cris d’orfraie des opposants sénégalais n’ont pas de raison d’être.
Le parrainage a pour but de favoriser la sélections de candidats crédibles parce que soutenus par des citoyens représentatifs du « corps électoral dans sa diversité ». Il permet d’éviter le pléthore de candidatures qui dénature la compétition électorale majeure qu’est l’élection présidentielle.

Les opposants devraient d’ailleurs accueillir cette nouvelle avec bonheur s’ils étaient animés de la seule volonté de combattre le régime en place. Mais ce n’est pas le cas. Non seulement ils se détestent cordialement les uns, les autres ; mais pour eux tous l’élection présidentielle est un concours d’ego, un moment d’exhibition, une occasion unique de jouer les fanfarons « présidentiables » pour amuser la galerie.

Le problème est que cela coûte très cher aux contribuables en termes de couverture par les médias d’État, d’impression d’affiches et de bulletins etc. Au vu des résultats obtenus aux législatives de beaucoup de candidats déclarés, personne ne va parier sur eux et ils ne se font aucune illusion. L’absence de parrainages va salutairement les éloigner d’une compétition où ils ne feraient que de la figuration.

Rama Yade l’aura appris à ses dépens en France où elle n’a pas réussi à obtenir les parrainages indispensables. Ceux qui sont abonnés aux « moins de 1% »seront ainsi soulagés à moindre frais. C’est démocratique.