Même si le groupe Boko Haram constitue encore une menace, le mouvement terroriste est affaibli au Cameroun. C’est la conclusion majeure d’un rapport publié le 14 août par l’International Crisis Group (ICG), intitulé « Extrême-Nord du Cameroun : nouveau chapitre dans la lutte contre Boko Haram ».
Selon ce rapport, Boko Haram est affaibli dans l’Extrême-Nord du Cameroun mais pas encore défait. Le nombre d’attaques du mouvement terroriste a fortement baissé et ses attentats-suicide échouent de plus en plus. Aujourd’hui, estime l’ICG, seuls quelques centaines ou un milliers, tout au plus, sur les milliers de Camerounais qui ont rejoint Boko Haram entre 2012 et 2017, font encore partie de ce mouvement.
L’ICG appelle le gouvernement camerounais à définir très rapidement une politique claire en ce qui concerne ces anciens membres de Boko Haram qui pourraient inciter les combattants camerounais (encore actifs) à se rendre et fragiliser davantage ce mouvement.
Une lutte meurtrière
Autre défi, celui des comités de vigilance forts de quelque 14 000 hommes et qui sont aujourd’hui au cœur du système de lutte contre Boko Haram dans l’Extrême-Nord du Cameroun.
Ces groupes d’autodéfense civils, qui renseignent les forces de défense, se battent parfois contre le groupe terroriste ou bien protègent les communautés. Ils sont peu soutenus, explique l’ICG. Certains devraient être intégrés dans la police municipale, d’autres démobilisés avant de bénéficier d’un programme de réinsertion économique, pour éviter qu’ils ne soient bientôt eux-mêmes un facteur d’insécurité, peut-on lire dans ce rapport de l’International Crisis Group.
Selon des observateurs, la lutte entre l’armée camerounaise et les terroristes de Boko Haram reste meurtrière et se poursuit le long de la frontière avec le Nigeria.
Avec la crise dans les régions anglophones du Cameroun, le conflit avec les terroristes islamistes de Boko Haram semble être passé au second plan. Pourtant, le long de la frontière nigérienne, dans l’Extrême-Nord, il n’a pas cessé. Les victimes y sont toujours nombreuses, bien que les attentats de masse soient moins fréquents. Au moins 135 civils y ont été tués en 2018, pour 18 militaires.
Plus de 238 000 Camerounais ont également été forcés de quitter leur foyer tandis que près de 100 000 Nigérians ont fui leur pays pour se réfugiés chez leurs voisins du Cameroun.