L’ex-président Bédié pourrait se présenter à la présidentielle de 2020.

L’ancien président ivoirien Henri Konan Bédié n’écarte pas l’idée de se présenter à l’élection présidentielle de 2020. Dans une déclaration à l’AFP, Bédié dit qu’il pourrait se présenter éventuellement allié avec l’ancien chef rebelle Guillaume Soro ou avec le parti de l’ancien président Laurent Gbagbo.

« Je ne me prononce pas pour le moment. C’est peut-être oui, peut-être non », a répondu Henri Konan Bédié quand il lui a été demandé s’il serait candidat, lors d’un entretien lundi avec l’AFP et RFI dans sa résidence de Daoukro, son village natal dans le centre de la Côte d’Ivoire. « Ce n’est pas exclu. Bédié-Soro, Bédié-un autre, ce n’est pas exclu », a-t-il assuré.

Henri Bédié, qui sera âgé de 86 ans lors du scrutin de 2020, a présidé son pays de 1993 à 1999, avant d’être renversé par un coup d’État, prélude à douze ans de crise politique.

Le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) dont il est le président, était jusqu’au mois d’août l’allié du parti au pouvoir, le Rassemblement des Républicains (RDR) du président Alassane Ouattara. Mais l’alliance a volé en éclats, notamment en raison de la prochaine présidentielle, qui est déjà dans tous les esprits.

Bédié, qui avait soutenu Ouattara en 2010 et lors de sa réélection en 2015, entendait que la coalition soutienne en 2020 un candidat issu du PDCI, ce que le RDR a refusé.

Henri Bédié se pose maintenant en rassembleur de l’opposition et est « en pourparlers » avec l’ancien président Gbagbo, dont il souhaite la libération de la Cour pénale internationale (CPI). Il veut créer une large plateforme de l’opposition contre le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), coalition qui regroupe le RDR et de petits partis.

Rappelons que les élections municipales d’octobre ont donné lieu à des violences, notamment dans les circonscriptions où il y avait des affrontements entre les deux anciens alliés PDCI et RDR-RHDP. La crise post-électorale de 2010-2011, née du refus du président Gbagbo de reconnaître sa défaite face à Alassane Ouattara, avait fait 3.000 morts.