Les leaders égyptien Abdel Fatah al-Sissi et éthiopien Abiy Ahmed, ont accepté la médiation américaine.

Les Américains joueront la médiation entre l’Égypte et l’Éthiopie dont les derniers rounds de pourparlers sur le barrage de Renaissance ont échoué. Les Éthiopiens ont finalement accepté une rencontre à Washington.

Il ne s’agira pas d’une négociation mais d’une « simple discussion », selon les autorités éthiopiennes. Addis-Abeba semble en tout cas avoir assoupli sa position après plusieurs mois d’intransigeance. Selon RFI, les Éthiopiens refusaient catégoriquement tout intermédiaire dans les pourparlers.

Alors que les discours s’enflammaient, avec une possible guerre évoquée de part et d’autre, l’Égypte a multiplié les appels du pied en direction de Washington. Il y a dix jours, le Trésor américain avait envoyé une lettre aux deux pays pour les inviter aux États-Unis le 6 novembre.

Puis la rencontre, la semaine dernière, en Russie, entre les leaders égyptien Abdel Fatah Al-Sissi et éthiopien Abiy Ahmed, a permis de débloquer un peu plus la situation. Moscou avait à son tour proposé de jouer aussi les intermédiaires. Mais finalement, Addis-Abeba et Le Caire vont se tourner dans un premier temps vers Washington.

Mercredi, l’Égypte avait déjà confirmé avoir accepté la proposition américaine. Une rencontre « pour mettre fin au blocage dans les négociations », a déclaré le ministère égyptien des Affaires étrangères.

Rappelons que le 22 octobre dernier, le président éthiopien Abiy Ahmed avait tenu des propos pour le moins agressifs lors d’une séance de questions-réponses au Parlement. Alors que la tension est vive avec Le Caire, le Premier ministre éthiopien a déclaré « qu’aucune force ne pourrait empêcher l’Éthiopie de construire le barrage ».

En Septembre 2019, le président Al-Sissi avait déclaré à l’ONU que l’Égypte ne laisserait « jamais Addis-Abeba imposer une situation de fait » en remplissant le réservoir du barrage sans accord préalable.

Le barrage en question, infrastructure unique en Afrique, est construit par Addis-Abeba sur le Nil Bleu, est aux deux-tiers achevée. Les Éthiopiens veulent désormais remplir le réservoir le plus vite possible. Ce que refusent les Égyptiens qui craignent une forte baisse de leurs ressources en eau.