L’instance de l’audiovisuel tunisien (Haica) a fait saisir jeudi les équipements de l’une des principales télévisions privées du pays, Nessma TV. L’autorité tunisienne avance le fait que la chaîne privée émet sans autorisation.
« Nessma émet ses programmes depuis 2014 sans licence et après des tentatives multiples pour trouver une solution avec cette chaîne, nous avons appliqué la décision prise depuis le 15 avril de saisir les équipements », a expliqué un des responsables de la Haica, Radhia Saïdi, cité par l’AFP.
« Nous avons tout essayé avec Nessma pour régler sa situation mais malheureusement il y a un refus à appliquer la loi », a indiqué de son côté à la presse le président de l’instance de l’audiovisuel, Nouri Lajmi.
Dans un communiqué, Nessma précise qu’elle a été « surprise de l’introduction dans ses espaces et ses studios d’un nombre important d’agents sécuritaires, et de la saisie de ses équipements sans notification préalable et sans autorisation judiciaire ».
« Nessma fait face de nouveau à une injustice historique », a déploré de son côté le patron de la chaîne, Nabil Karoui, sur sa page Facebook. Des journalistes de Nessma TV ont bloqué un moment une route proche du siège de la chaîne pour protester contre la saisie des équipements qui empêche de fait la télévision de continuer ses programmes.
Nabil Karoui est une personnalité controversée accusée par certains hommes politiques et analystes de nourrir des ambitions politiques personnelles et d’instrumentaliser dans ce but Nessma TV qui est très critique du gouvernement.
En juin 2018, la Haica avait accusé la direction de Nessma TV de « se positionner afin d’influencer les organes de l’État ». La Haica, une instance indépendante du gouvernement, a été créée en 2012 pour réformer le paysage audiovisuel tunisien et s’assurer du respect de la liberté d’expression acquise après la chute de la dictature et la suppression du ministère de la Communication.