Une dizaine de militaires tués dans une attaque terroriste.

Décidément les terroristes islamistes sont comme en terrain conquis au Burkina où ils poursuivent leur jeu de massacre quasi-quotidien. Aujourd’hui c’est un détachement militaire qui a été pris pour cible dans le centre-Ouest du pays, à Koutougou : 10 morts comptabilisés, de nombreux blessés et des « personnes portées disparues ».

Le bilan de cette attaque dévastatrice devrait dépasser celui du pire assaut subi par l’armée burkinabè, jusqu’ici et qui avait causé la mort de 12 soldats, déjà dans la même région, il y a 3 ans.

Le constat est amer : l’État n’arrive pas à faire face aux terroristes qui essaiment dans tout le pays et frappent presque partout quand ils le veulent. La capitale Ouagadougou a déjà été touchée, à son cœur, à plusieurs reprises.

L’armée mal équipée et, pire, mal encadrée, sans doute du fait des évènements qui l’ont secouée (putsch avorté et insurrection ayant abouti à la chute du régime de Blaise Compaoré), n’a pas les moyens de s’opposer, de manière efficace, aux terroristes. Le Burkina est bien le maillon le plus faible de la sous-région, même si les autres pays comme le Niger et le Mali sont aussi très vulnérables.

Ces trois pays forment un triangle explosif où les terroristes mènent la danse. Malgré l’opération Barkhane qui ne peut couvrir, de manière permanente, l’immense territoire que constitue le Sahel.

Une force plus conséquente, et impliquant davantage de militaires aguerris « internationaux », avec des moyens logistiques, à la mesure du défi (drones, avions de combat, voitures tout-terrain, voire des chars, surveillance satellitaires etc.) est un impératif, si l’objectif visé est d’éradiquer la menace terroriste.

Autrement, les attaques vont continuer et, avec, les décomptes macabres et l’insécurité insoutenable. Le calvaire des populations, déjà confrontées à une nature hostile et à des conditions de vie difficiles, est sans fin.

Leur porter secours est une exigence humaniste et une urgence humanitaire. Ce qui vient de se passer au Burkina est révoltant. Il se banalise dans la récurrence, si on ose dire. Et la résignation !

C’est contre ce basculement fataliste qu’il faut s’insurger et organiser la riposte, en intensifiant la critique des armes contre les criminels au long chapelet de tartufferie.

Le Burkina ne doit pas être seul dans ce combat panafricain et international. C’est l’avenir du continent et du monde qui est en jeu.