Dix Casques bleus tchadiens ont été tués et au moins 25 autres ont été blessés dans une attaque terroriste au Mali.

L’attaque la plus meurtrière de terroristes contre l’ONU au Mali a coûté dimanche la vie à dix Casques bleus tchadiens. L’attaque a été revendiquée par le groupe terroriste Al-Qaïda au Maghreb (AQMI).

Dix Casques bleus tchadiens ont été tués et au moins 25 autres ont été blessés, a annoncé le secrétaire général des Nations Unies Antonio Guterres dans un communiqué. Un précédent bilan faisait état de huit casques bleus tués.

L’attaque de dimanche est la plus meurtrière pour l’ONU dans ce pays, toujours en proie à la menace terroriste malgré plusieurs années d’intervention internationale.

Les Casques bleus tchadiens ont payé un lourd tribut : cinq morts dans l’explosion d’une mine près d’Aguelhoc en septembre 2014, puis cinq autres au cours d’une embuscade au nord de cette ville, en mai 2016.

AQMI qui a revendiqué l’attaque dit avoir agi « en réaction contre la visite –dimanche- du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu au Tchad », selon l’agence de presse mauritanienne Al-Akhbar, citée par l’AFP.

À l’aube, les Casques bleus du contingent tchadien stationnés à Aguelhok, dans le nord-est du pays, à 200 km de la frontière algérienne, ont « repoussé une attaque complexe lancée par des assaillants arrivés à bord de nombreux véhicules armés », a expliqué la mission de l’ONU au Mali (Minusma). S’ils ont essuyé de lourdes pertes, les Casques bleus ont réussi à « neutraliser nombres d’ennemis » et à « poursuivre les assaillants dans leur déroute ».

Déployée en 2013, après que le nord du Mali soit tombé sous la coupe des terroristes liés à Al-Qaïda, la Minusma, qui compte environ 12.500 militaires et policiers, avait déjà perdu jusque-là plus de 160 Casques bleus, dont une centaine dans des actes hostiles, soit plus de la moitié des soldats de l’ONU tués pendant cette période dans le monde.

Rappelons que les terroristes avaient pris le contrôle du nord du Mali en mars-avril 2012, à la faveur de la déroute de l’armée face à la rébellion à dominante touareg, d’abord alliée à ces groupes qui l’ont ensuite évincée. Ils ont été en grande partie chassés ou dispersés à la suite du lancement en janvier 2013, à l’initiative de la France, d’une intervention militaire, qui se poursuit actuellement.