La réunion du bureau de l’Assemblée des parlementaires de la francophonie s’est tenue à Paris le 1er et 2 février.

La réunion du bureau de l’Assemblée parlementaire de la francophonie(APF) s’est tenue hier et aujourd’hui à Paris à l’invitation de la section française de l’APF.

Les présidents des Parlements de Côte d’Ivoire, de Madagascar, du Mali, de R.D.Congo, du Sénégal, du Togo, du Tchad et du Québec ont été les hôtes du président de l’Assemblée nationale française, François de Rugy. Ainsi que les représentants de la Suisse, de Nouvelle Écosse, du Cambodge, d’Arménie, du Cameroun, du Canada, de Belgique, d’Egypte, du Laos et du Luxembourg.

Pendant deux jours ils ont passé en revue toutes les questions qui interpellent les pays membres de l’APF aussi bien sur les plans politiques qu’organisationnel. Un moment important a été l’audition du colonel de gendarmerie français Marc Léoutre sur les questions du terrorisme. Dans un exposé instructif et concis, il a évalué la menace et fait le point sur les moyens de lutte engagés et/ou envisagés pour faire face. Il a mis l’accent sur la permanence du risque et l’impératif d’être vigilant pour le diminuer autant que faire se peut sans prétendre l’éliminer totalement.

Mais en étudiant les diverses formes d’attaque déjà perpétrées et en surveillant les individus radicalisés ou en voie de l’être ; il est possible de prévenir certaines attaques. Toutefois, il est impossible, par exemple, en France de surveiller environ 19000 personnes identifiées comme « susceptibles de passer à l’acte ». Il a aussi souligné la nécessité de la coopération internationale et de l’étude des journaux et autres instruments de propagande des terroristes. Cet exposé brillant a été salué comme tel par l’ensemble des participants qui ont saisi l’opportunité d’engager un dialogue avec l’auteur.

La création d’un institut africain d’administration parlementaire en Côte d’Ivoire, à l’initiative président Guillaume Soro a retenu particulièrement l’attention. Le président du parlement ivoirien a informé sur ses collègues sur l’état d’avancement du projet et a reçu le soutien de l’ensemble des membres de l’APF. Moustapha Niasse, président de l’Assemblée nationale du Sénégal a pris la parole pour magnifier la décision de son collègue Guillaume Soro de porter ce projet majeur pour la formation des administrateurs parlementaires. Temple du débat démocratique, les parlements sont aussi des structures complexes à gérer sur le plan administratif. Une bonne gestion administrative garantit l’efficience de la structure.

L’APF a remercié la Côte d’Ivoire pour son initiative et l’a assuré une nouvelle fois de son soutien et de sa volonté de l’accompagner dans la réalisation de cet institut. Pendant cette session studieuse, le calendrier des activités a été passé en revue et les rendez-vous au Québec l’été prochain mis en exergue. L’APF, les femmes, les jeunes parlementaires et la quasi totalité des structures vont s’y retrouver, dans le courant du mois de juillet. L’Arménie va, quant à elle, abriter le sommet de la francophonie au mois d’octobre.

Le bureau de l’APF a examiné « les situations politiques dans l’espace francophone ». C’est ainsi que le président de l’Assemblée nationale du Tchad a fait état de la situation économique difficile que traverse son pays à cause de la chute des revenus pétroliers. Le représentant du Cameroun a dressé le constat des difficultés qui minent les régions anglophones du pays et souligné que 2018 sera l’année de « toutes les élections » à savoir présidentielles, législatives, locales car tous les « mandats arrivent à terme ».

Il faut remarquer que les responsables qui ont parlé de leur pays ont été assez objectifs et ont certainement voulu informer de manière sincère leurs collègues de l’APF. Dans la grande famille francophone, la parole est libre entre amis.

Toutefois le président de l’Assemblée nationale de la R.D.CONGO s’est évertué à réfuter les informations parues dans la presse faisant état d’attaques dans les églises. Il a affirmé que le président Kabila va respecter la constitution.

Le président Moustapha Niasse qui a suivi le dossier RDC depuis de longues années pour le compte de l’ONU a jeté un éclairage fort utile aux membres de l’APF. Et a exhorté tous les protagonistes à agir pour renouer le fil du dialogue pour sortir ce pays de l’impasse. De son point de vue, seul un dialogue inclusif et approfondi pourra ramener le calme et la paix et permettre l’organisation d’élections libres et transparentes.

Dans son intervention, le président Aubin Minaku a attiré l’attention sur le gigantisme de son pays et le nombre record d’électeurs(plus de 40 millions recensés) et, surtout la volonté du régime d’organiser le scrutin présidentiel le 23 décembre 2018. Le président Niasse a préconisé la lucidité dans l’examen de la situation spécifique de ce pays-continent et a encouragé l’APF à lui apporter tout son soutien pour sortir de la crise.

Il faut noter les interventions des différentes structures de l’APF et notamment celle de Mme Joséphine Diallo, présidente de l’association des secrétaires généraux des parlements francophones qui a fait le compte-rendu des activités de son association. Celle-ci joue un rôle important au sein de l’APF et ce d’autant que ses membres sont les chevilles ouvrières administratives des institutions parlementaires.

On le voit le calendrier des rencontres parisiennes de l’APF a été particulièrement chargé. Mais il a aussi permis de répondre aux invitations à déjeuner des président François de Rugy et Gérard Larcher, respectivement président du l’Assemblée nationale et du Sénat.

Ce furent des moments de détente et de célébration de l’art culinaire français. La francophonie, depuis Rabelais fait l’éloge des saveurs et des gourmandises. Une tradition que les mets des quatre continents ont beaucoup enrichi.

La gastronomie francophone est aussi un patrimoine à protéger et à goûter. Avec modération.