Guillaume Soro a démissionné du poste de président de l’Assemblée nationale ivoirienne.

L’ancien chef de la rébellion Guillaume Soro, candidat potentiel à la présidentielle 2020, a démissionné vendredi de la présidence de l’Assemblée national. Il se retrouve désormais libre de mener à sa guise sa carrière politique.

« À cet instant précis, je rends ma démission. Refuser de démissionner conduirait à une crise institutionnelle. On ne peut risquer de mettre en péril la paix fragile pour conserver un poste », a lancé Guillaume Soro lors d’un court discours devant les 245 députés présents pour la session extraordinaire de l’Assemblée.

Âgé de 46 ans et président de l’Assemblée depuis 2013, Soro, qui a été ovationné par une grande partie des députés après son discours, a été poussé à la démission par le président Ouattara, après avoir refusé de participer à la mutation fin janvier de la coalition au pouvoir, le Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (RHDP), en un grand parti unifié.

Désormais en froid, Soro et Ouattara ont longtemps étaient alliés. Chef de la rébellion qui a contrôlé la moitié nord de la Côte d’Ivoire, pendant la présidence de Laurent Gbagbo, Soro s’était rangé derrière Ouattara, lui apportant un soutien décisif pendant la meurtrière crise post-électorale de 2010-11.

Il avait ensuite été le premier Premier ministre de Ouattara. Toutefois, depuis des mois, les relations se sont tendues au point d’arriver à ce point de non-retour.

En créant son parti unifié, le président Ouattara, 77 ans, élu en 2010 et réélu en 2015, continue à laisser planer le doute sur ses intentions pour 2020, d’autant qu’aucun candidat de poids ne semble émerger dans son camp et qu’il s’est également brouillé avec le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) de l’ex-président Henri Konan Bédié (1993-99), qui a claqué la porte du RHDP en août.

Bédié, qui aura 86 ans en 2020, se pose en rassembleur de l’opposition proposant une plateforme à laquelle il a invité à participer… Guillaume Soro mais aussi les partisans de l’ancien président Gbagbo, acquitté en première instance par la Cour pénale internationale et à qui l’on prête aussi des ambitions en 2020 si la procédure de la CPI est terminée.