La gendarmerie algérienne a arrêté lundi l’homme d’affaires Issad Rebrab, considéré comme la première fortune d’Algérie. Rebrab est accusé de « fausse déclaration concernant le mouvement de capitaux », selon les médias officiels.
Issad Rebrab n’est autre que le PDG du premier groupe privé d’Algérie, Cevital, un conglomérat actif dans l’électronique, la sidérurgie, l’électroménager et le BTP qui emploie 12.000 personnes et a racheté des entreprises en France (groupe électroménager Fagor Brandt entre autres).
L’arrestation du PDG de Cevital intervient quelques heures après celle, dimanche, de quatre frères, tous hommes d’affaires et membres de la famille Kouninef, à la tête d’un empire allant de l’agroalimentaire au génie civil pétrolier.
Si la famille Kouninef est réputée proche de Saïd Bouteflika, frère et puissant ex-conseiller de l’ancien chef de l’État, Cevital avait déclaré début mars soutenir le mouvement de contestation secouant l’Algérie pour protester contre la candidature à un cinquième mandat d’Abdelaziz Bouteflika. Son PDG s’était montré critique du gouvernement ces dernières années, écrit l’AFP.
Issad Rebrab est soupçonné de fausse déclaration concernant le mouvement de capitaux de et vers l’étranger, surfacturation, importation de matériel usagé en dépit de l’octroi d’avantages bancaires, fiscaux et douaniers selon la TV d’État. Selon ce média officiel, Rebrab « sera déféré devant le procureur du tribunal de Sidi Mhamed à Alger immédiatement après la fin de son audition par le juge d’instruction ».
La télévision d’État a également annoncé l’arrestation dimanche soir de quatre des frères Kouninef. Ils doivent être entendus dans le cadre d’une information judiciaire entre autres pour « non-respect des engagements contenus dans des contrats conclus avec l’État, trafic d’influence pour obtenir d’indus avantages » avant d’être présentés au parquet, selon cette source.
L’ex-Premier ministre algérien Ahmed Ouyahia et l’actuel ministre des Finances Mohamed Loukal se sont vus remettre une convocation lundi pour être entendus par le parquet d’Alger dans le cadre d’une enquête pour « dilapidation de deniers publics », a par ailleurs révélé la télévision d’État.
L’Algérie est le théâtre depuis le 22 février de manifestations massives déclenchées par la candidature à un nouveau mandat de Bouteflika. Ces manifestations se sont transformées en contestation de tout le régime.