Vladimir Poutine présidera la semaine prochaine son premier grand sommet africain.

Les héritiers de l’Union Soviétique s’intéressent de plus en plus à l’Afrique. Après plus de 30 ans d’absence, les Russes veulent revenir en Afrique pour basculer les équilibres déjà établis par certaines puissances internationales comme la Chine et la France.

Dans moins d’une semaine, plusieurs présidents et chefs de gouvernement africains feront le déplacement à Moscou pour prendre part au sommet Afrique-Russie qui sera présidé par le président Vladimir Poutine en personne.

Selon plusieurs observateurs, Moscou compte passer à la vitesse supérieure. Les investissements dans l’énergie ou les minerais et les contrats d’armement ne sont plus suffisants pour le gouvernement Russe. Conviant le président égyptien, Abdelfettah Al-Sissi, à co-présider ce sommet avec lui, le président Poutine s’attend à la visite de quelque 30 dirigeants africains à Sotchi les 23 et 24 du mois en cours.

Au programme, des discussions politiques et économiques pour montrer que les Russes peuvent, comme la Chine ou l’Europe, être un partenaire fiable. « La Russie a beaucoup à offrir en terme de coopération mutuellement bénéfique pour les États africains », assure le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.

La nouvelle position adoptée par la Russie vis-à-vis de l’Afrique n’est pas nouvelle, en effet cela fait quelques mois que les efforts sont en cours pour trouver place à côtés des autres forces. L’exemple le plus frappant d’un retour sur le continent africain, l’arrivée début 2018 d’armes et de dizaines de « conseillers militaires » en Centrafrique, pourtant un pré carré français.

Là, l’influence russe est tout sauf discrète, à commencer par celle du « conseiller à la sécurité » Valeri Zakharov du président Faustin-Archange Touadéra. S’y ajoutent les patrouilles dans Bangui des mercenaires du groupe Wagner, une société militaire qu’on dit financée par Evguéni Prigojine, un proche de Vladimir Poutine.

Dans son ensemble, la politique africaine de la Russie se veut très pragmatique: Moscou souhaite réinvestir le continent et est prête à s’engager avec tous ceux exprimant un intérêt. Dans le cadre de sa diplomatie économique, Moscou tente, avec des fortunes diverses, de mobiliser ses réseaux de l’époque de la guerre froide et de convertir d’anciennes affinités idéologiques en flux d’affaires.

Toutefois, la Russie arrive tard sur ce terrain économico-commercial. Qu’il s’agisse d’infrastructures ou de ressources naturelles, la Chine a marqué de son empreinte le continent, se posant en concurrent numéro un des puissances occidentales.