Une attaque par un ancien candidat RN, a eu lieu à la mosquée de Bayonne.
Après plusieurs jours de campagne médiatique anti-islam en France, l’inévitable a fini par arriver aujourd’hui. Un homme a tenté d’incendier la mosquée de Bayonne dans le sud-ouest de la France, et blessé grièvement deux septuagénaires qui l’avaient surpris.

Un ancien candidat d’extrême droite à des élections locales a été interpellé par les forces de l’ordre. Un acte qui intervient après un acharnement sans précédent dans les médias français contre les musulmans de France.

Qualifiant cette attaque d’odieuse, le président français Emmanuel Macron, en pompier, a déclaré aujourd’hui que « la République ne tolérera jamais la haine. Tout sera mis en œuvre pour punir les auteurs et protéger nos compatriotes de confession musulmane ». « Je m’y engage », a poursuivi le président sur Twitter.

Selon les détails fournis par la préfecture, « à 15h20 (14h20 GMT), un homme a tenté d’incendier la porte de la mosquée de Bayonne. Surpris dans sa tentative par deux personnes, l’homme leur a tiré dessus ». Deux hommes, grièvement blessés par balles et âgés de 74 et 78 ans, ont été évacués vers le centre hospitalier de Bayonne, toujours selon la préfecture.

De source proche de l’enquête, le tireur présumé est Claude Sinké, 84 ans, qui a reconnu en garde à vue être l’auteur des tirs. L’homme avait été candidat du parti d’extrême droite Front national (FN, devenu Rassemblement national) en 2015 aux élections départementales, selon les listes officielles.

Le maire de Bayonne, Jean-René Etchegaray, qui s’est rendu immédiatement sur place, a raconté à un correspondant de l’AFP que « vers 15h15 (14h15 GMT), deux personnes préparaient la salle pour la prière de 16h30. Un homme s’approche du bâtiment en voiture, il jette un engin incendiaire sur la porte latérale de la mosquée ». « Les deux personnes sortent, il leur tire deux coups de fusil, l’un est touché au cou, l’autre au thorax et au bras. Il a pris alors la fuite », a poursuivi le maire, et « grâce à un numéro d’immatriculation, il a été arrêté », lit-on sur une dépêche de l’AFP.

Abdallah Zekri, président du CFCM, a de son côté condamné un « acte criminel ». « Avec le climat actuel de stigmatisation de l’islam et des musulmans, il ne faut pas s’étonner que de tels actes puissent arriver. Nous souhaitons un bon rétablissement aux blessés et nous demandons à tous les responsables du culte en cette période d’être très très vigilants », a-t-il poursuivi.